Les bouquinistes de Paris vont contester en justice le démontage annoncé de centaines de leurs boîtes le long de la Seine en vue de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet, ont-ils annoncé vendredi à l'AFP. Lors de l'assemblée générale de l'Association culturelle des bouquinistes de Paris, près de 130 d'entre eux (sur environ 180 adhérents) ont décidé d'intenter une "action en justice au tribunal administratif" pour contester cette opération, a indiqué le président, Jérôme Callais. "Le fait que cette action ait été votée à l'unanimité par les adhérents (...) est à la hauteur des enjeux et conséquences dramatiques qu'aurait un tel retrait", a commenté pour l'AFP leur avocat, Matthieu Chirez.
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Lundi, la préfecture de police, qui justifie ce retrait de "quelques jours" par des impératifs de sécurité, avait fait un pas vers les bouquinistes en acceptant "de sacrifier certaines zones qui ne seront donc pas ouvertes au public (...) ce qui permet de sauvegarder plus de 170 boîtes". Le nombre de boîtes démontées n'atteindrait ainsi plus que 428 au lieu de 604, "soit moins de la moitié (47%)" des 932 arrimées aux quais de la Seine, avait précisé la préfecture.
Les bouquinistes craignent des "dégâts considérables"
Malgré cette proposition, qui équivaut pour lui à un "compromis à l'amiable", Jérôme Callais a estimé que les bouquinistes n'avaient "rien à perdre" en allant devant le juge :"Ils auraient pu nous appeler une semaine avant. On a été mis devant le fait accompli avec nos adhérents". Les bouquinistes vont lui demander le "non-enlèvement" des boîtes ou, "en dernier recours", une indemnisation et un "traitement digne et respectueux" de leurs petites librairies à ciel ouvert, inscrites au patrimoine culturel immatériel français, première étape vers une éventuelle reconnaissance au patrimoine mondial de l'Unesco.
La mairie de Paris, qui a soutenu cette démarche, suscite désormais la méfiance des bouquinistes car c'est elle qui sera chargée de la dépose et de la repose des boîtes. Les bouquinistes redoutent, selon Jérôme Callais, que cette opération provoque des "dégâts considérables". "Le bouquiniste qui aura perdu ses boîtes explosées se retrouvera sans revenu et sans indemnisation", a-t-il insisté.