La CGT, mécontente de l'état du dialogue social, va déposer début avril des préavis de grève dans les trois fonctions publiques pour la période couvrant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), a confirmé sa secrétaire générale, Sophie Binet, jeudi. "Nous voulons que le gouvernement prenne les mesures immédiatement pour assurer la réussite des Jeux à laquelle la CGT travaille depuis des années. Pour cela, il faut enfin que nos alertes soient entendues et que les jeux soient préparés d'un point de vue social", a déclaré Sophie Binet sur franceinfo.
"Ça fait des mois qu'on répète la même chose et que tout le monde s'en fiche. Ça commence à être très fatigant", a poursuivi la numéro un de la CGT. "Les Jeux, c'est des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs qui sont percutés", a exposé la leader syndicaliste. "D'abord celles et ceux qui vont devoir travailler beaucoup plus que d'habitude avec des heures sup, des congés payés qu'ils ne pourront pas prendre. Et donc pour ceux-là, nous demandons quelles sont les conditions sociales de ce travail, comment est-ce qu'on va héberger tous les travailleurs et travailleuses qui devront venir en Ile-de-France pour les JO?", a interrogé Sophie Binet.
Les JO, un "défi social"
"Comment on va prendre en charge leurs enfants alors que ce sont les vacances scolaires ? Quelles primes ils vont avoir ? Pour l'instant, il n'y a rien de cadré de ce côté", a-t-elle encore déploré. Sophie Binet qui avait adressé dimanche un "carton rouge" au gouvernement sur la préparation sociale des JO, demande l'organisation d'une réunion à Matignon sur "le défi social" des JO.
Le président du comité d'organisation des Jeux Olympiques de Paris Tony Estanguet a demandé fin février "une trêve" sociale pendant les JO. Des négociations ont été engagées depuis plusieurs mois dans différents secteurs pour parer à un conflit social dans la police, les transports et l'hôpital afin de compenser les congés reportés et les heures supplémentaires de l'été. Une prime, jusqu'à 1.900 euros, a par exemple été annoncée le 30 janvier par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour les policiers et gendarmes travaillant en Ile-de-France. Mais la question n'est pas totalement réglée dans les autres secteurs.