Elles n'ont plus l'âge de se prendre la tête. L'animatrice télé Joëlle Goron propose, avec la gouaille qu'on lui connaît, que les femmes de 60 ans envoient valser les conventions. C'est le propos de son livre "Trop jeune pour être vieille, petit manuel de savoir rire (et profiter) de son âge", qu'elle signe avec la journaliste Delphine Apiou. Joëlle Goron explique vendredi dans l'émission Ça fait du bien que la soixantaine, loin d'être le naufrage encore parfois annoncé, peut être l'âge de la libération de toutes les pressions.
Pour l'ancienne chroniqueuse de Frou-frou, la société ne fait pas la part belle aux femmes qui vieillissent. Et le problème commence dès la cinquantaine. "C'est un âge où tout vous tombe déjà dessus", observe-t-elle. "C'est le moment de la ménopause. C'est le moment où les enfants s'en vont de la maison. Le moment où vos parents décèdent. Où, au travail, on vous en rajoute sur le dos, parce qu'on a bien envie que vous vous en alliez."
"On n'est pas obligées de suivre la société !"
Selon elle, l'arrivée dans la soixantaine est le sommet de ces problèmes. Les femmes se retrouvent alors "le popotin entre deux chaises". "On est dans une société schizophrénique", s'agace Joëlle Goron. "Parce que d'un côté, il y a cette réalité de l'âge. Et et de l'autre côté, on vous envahit de d'images de femmes absolument sublimes à 60 ans. Dans les films, elles montrent leur culotte, elles ont des jambes de 1,80m, etc. Et on se demande pourquoi on n'est pas comme ça."
Mais Joëlle Goron pointe également les pressions que les femmes continuent à se mettre à elles-mêmes en avançant dans l'âge. "Il y a ce que dit la société, bien sûr, mais on n'est pas obligées de suivre la société !", rappelle-t-elle. "À un moment, on peut aussi, avec sa propre tête, réaliser qu'il y a des choses qui ne vont pas."
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Ces choses qui ne vont pas et qui demandent à être changées, Joëlle Goron les liste avec humour dans son livre. Comme refuser de continuer à organiser les repas de Noël qu'on a pris en charge pendant 30 ans. Ou enfin pousser son mari à trier et à laver lui-même son linge sale.
"On peut aussi, quand le serveur nous demande si on a aimé notre plat, dire que ce n'était pas bon si ce n'était pas bon. Pendant toute notre vie, on était gênées et on disait que c'était bon quand c'était dégueulasse", explique Joëlle Goron. "on peut le dire poliment, bien sûr". Le message est clair : l'âge de la retraite est aussi celui de la fin des diktats.