Mehdi Nemmouche, condamné en mars en Belgique à la réclusion à perpétuité pour la tuerie du Musée juif de Bruxelles, a été transféré mercredi en France dans l'enquête sur les séquestrations de journalistes français en Syrie en 2013 et 2014, a indiqué vendredi une source judiciaire.
Un transfert prévu
Le djihadiste français de 34 ans a été remis à la France pour la poursuite de l'enquête sur son rôle présumé dans la prise d'otage de quatre journalistes français, confirmant une information de L'Express. Il a été placé en détention provisoire à la prison de Meaux-Chauconin, à l'est de Paris, selon une source pénitentiaire.
"La remise avait été différée par le procès à Bruxelles" a déclaré vendredi une source judiciaire belge, selon laquelle le djihadiste "en a terminé a priori avec la phase judiciaire" locale. Le transfert de Mehdi Nemmouche a eu lieu en vertu du mandat d'arrêt européen émis contre lui le 30 juin 2016 par la justice française dans cette procédure, selon la source judiciaire.
Déjà mis en examen en 2017 en France
Sans attendre l'issue de son procès en Belgique, ce délinquant multirécidiviste, radicalisé en prison et passé par la Syrie, avait toutefois été remis temporairement à la France le 15 novembre 2017. Ce jour-là, des juges antiterroristes parisiens l'avaient mis en examen pour "enlèvement et séquestration en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
À l'époque, Mehdi Nemmouche avait déjà refusé de s'exprimer sur son rôle de geôlier présumé des otages, dont trois se sont constitués parties civiles. Le juge d'instruction Bertrand Grain s'était ensuite déplacé en Belgique pour l'interroger en juillet 2018, mais le djihadiste avait fait valoir son droit au silence.
Condamné à la réclusion à perpétuité en Belgique
Le 12 mars, Mehdi Nemmouche a été condamné aux assises de Bruxelles à la réclusion à perpétuité pour les quatre "assassinats terroristes" commis en 2014 au musée juif de la capitale belge. Malgré ses dénégations, la justice belge a considéré qu'il était bien l'homme ayant ouvert le feu dans le hall d'entrée du Musée juif le 24 mai 2014, tuant deux touristes israéliens, une bénévole française et un jeune employé belge. Il avait été arrêté six jours plus tard à la gare routière de Marseille.