Collé à l'entrée monumentale du palais Rohan de Bordeaux, un grand échafaudage est installé. C'est sur celui-ci que travaillent les tailleurs de pierre, les compagnons de Saint-Jacques, dirigés par Benoit Courtais. Il leur a fallu cinq mois pour restaurer l'encadrement de l'immense porte de l'Hôtel de ville, incendiée il y a un peu plus d'un an en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites.
L'histoire des monuments emblématiques
"On est là pour refaire toute la maçonnerie, toute la taille de pierre détériorée par l'incendie", explique Benoit Courtais au micro d'Europe 1. "On touche le travail des anciens, on voit des marques d'anciens bâtisseurs... Il faut aimer l'histoire", poursuit-il.
Ce dernier partage ses connaissances acquises en travaillant sur ce monument incontournable de Bordeaux. "Sur les colonnes, un des chapiteaux est signé Hector ; le tailleur a signé sur une partie de l'ouvrage. Des fois, on est sur des bâtiments qui ont des marques âgées de 1.000 ans, 800 ans... Ça procure un petit peu d'émotions", partage-t-il.
"On rend honneur aux ancêtres bâtisseurs"
Le souci de l'esthétique, les finitions, les teintes... C'est une passion pour Léo, jeune tailleur de pierre de 22 ans qui entame son compagnonnage. "Le choix du métier, c'était un mélange de mes passions", souligne-t-il. "J'aimais bien travailler de mes mains, et j'étais passionné d'histoire. Quand on rentre des chantiers, on rend honneur aux ancêtres bâtisseurs qui ont réalisé ce genre de bâtiments."
De la poussière, de la sueur, de la technique et beaucoup de passion pour rendre aux Bordelais ce monument du 18e siècle restauré et embelli, avant le début de l'édition 2024 des Journées du patrimoine.