Le drame a eu lieu d'un passage à niveau à Millas, le 19 décembre 2017 (Archives). 1:27
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Benjamin Peter, édité par Gauthier Delomez
La conductrice du car scolaire qui a percuté un TER à Millas, et causé la mort de six collégiens, a été renvoyée en correctionnel pour homicide et blessures involontaires. Un coup dur pour les familles des victimes, qui réclamaient une condamnation plus lourde. Europe 1 a recueilli le témoignage de Fabien, le père d'un petit garçon mort dans l'accident.
TÉMOIGNAGE

"Les juges ne la trouvent pas responsables. Pour moi, elle ne s'est pas arrêtée, donc elle est responsable." C'est la colère de Fabien, papa du petit Loïc qui a trouvé la mort, avec cinq autres de ses camarades, le 19 décembre 2017 dans la collision entre un car scolaire et un TER au passage à niveau de Millas, dans les Pyrénées-Orientales. La conductrice à l'origine de la catastrophe a été renvoyée devant le tribunal correctionnel mardi pour homicide et blessures involontaires. Les juges ont écarté tout caractère intentionnel de l'accident, ce qui constitue un coup dur pour ce père de famille et les proches des victimes.

"Cela ne nous ramènera pas nos enfants"

Fabien ne comprend pas pourquoi les juges n'ont pas retenu la mise en danger de la vie d'autrui, même s'il s'était préparé à ce que l'affaire finisse au tribunal correctionnel et que la conductrice ne soit pas lourdement sanctionnée. "Dans tous les cas, elle n'aurait pas pris 20 ans de prison", affirme-t-il, résigné. "L'essentiel est qu'elle soit jugée. Après, ça ne ramènera pas nos enfants malheureusement. Qu'elle prenne un, deux, trois ou 20 ans, nos enfants, on ne les verra plus", ajoute-t-il, les trémolos dans la voix.

La conductrice doit "payer pour ses actes"

Le père du petit Loïc poursuit : "J'ai perdu mon fils. Où voulez-vous qu'on aille après ça ? On doit essayer de vivre avec parce que malheureusement, et heureusement, j'ai encore deux enfants derrière. Eux n'ont rien demandé". Marqué à vie par cette tragédie, Fabien se pose des questions sur la principale responsable de l'accident. "Elle est bien, ce n'est pas possible. Nous, on n'a pas fait d'erreur de conduite, on n'a fait aucune erreur, mais on a pris perpétuité. Ce que je veux, c'est qu'elle paye pour ses actes", enchérit-il, fataliste.

Avec l'association A la mémoire de nos anges qu'il a créée, Fabien souhaite maintenant que des mesures soient prises pour sécuriser davantage les passages à niveau, et pour qu'un tel drame ne se reproduise plus.