Le nouveau procès de Jérôme Kerviel a débuté mercredi devant la cour d'appel de Versailles, qui doit dire si l'ancien trader devra verser à son ex-employeur, la Société Générale, la somme faramineuse de 4,9 milliards d'euros de dommages-intérêts.
Un contrôle défaillant ? La Cour de cassation a confirmé en 2014 la condamnation de Jérôme Kerviel à cinq ans de prison, dont trois ferme, pour abus de confiance, mais cassé les dommages-intérêts qui lui étaient réclamés par la banque, demandant un nouveau procès sur cet aspect seulement. Argument de la plus haute juridiction française : le géant bancaire a failli dans ses mécanismes de contrôle et ne peut donc prétendre à un dédommagement couvrant intégralement les pertes imputées à l'ex-trader.
"Les fautes de la Société générale". "L'enjeu, ici, c'est d'évaluer les fautes de la Société Générale. C'est ça que nous sommes venus jouer pour partie. Et en toile de fond, il y a les dysfonctionnements que nous dénonçons depuis l'origine", a indiqué Me David Koubbi, avocat de la défense. "Nous allons aller au bout de ce sujet en dévoilant des éléments en notre possession. À la justice d'apprécier s'ils sont pertinents ou non", a-t-il ajouté avant l'audience.
Première passe d'armes. L'audience a débuté par une preGière passe d'armes entre avocats de la défense et de la partie civile, Me Koubbi ayant fait citer à comparaître trois des conseils présents. Il avait affirmé il y a quelques jours qu'il y a "des éléments qui les mettent en cause personnellement dans les dysfonctionnements" de la justice dans cette affaire. La cour devait déterminer s'ils pouvaient ou non déposer comme témoins sans trahir le secret professionnel auquel ils sont tenus. Mais elle a pris "acte du refus des avocats de la partie civile de témoigner", a indiqué le président de la cour.