Il n'est pas question à ce stade de parler d'attentat. Quatre jours après la fusillade dans le 10e arrondissement de Paris, qui a coûté la vie à trois Kurdes rue d'Enghien, une information judiciaire a été ouverte lundi à l'encontre du principal suspect, un homme retraité de 69 ans, pour assassinat de nature raciste, mais pas pour acte de terrorisme. Quelques voix s’élèvent chez des personnalités politiques, comme Jean-Luc Mélenchon, pour demander cette qualification. Mais pour l’heure, le parquet national antiterroriste (Pnat) n’a pas été saisi.
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Un suspect inconnu du renseignement territorial
Malgré tout, si le Pnat s’est immédiatement penché sur le dossier, il ne s’est pas saisi encore de l’affaire. En réalité, la notion d’attaque terroriste concerne une qualification bien précise, celle de meurtres commis "intentionnellement, en relation avec une entreprise individuelle ou collective, ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur". La commission d’un acte raciste ne suffit donc pas à caractériser cette infraction.
Pour le moment, rien n’indique dans les perquisitions menées chez le suspect qu’il s’agisse d’un acte de terrorisme. Il était par ailleurs inconnu du renseignement territorial et de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Aussi, il "n'était pas fiché comme étant quelqu'un de l'ultradroite et n’aurait pas prêté allégeance à une quelconque organisation", selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Le parquet antiterroriste reste toutefois prudent et poursuit son évaluation par l’analyse de la personnalité du suspect, de son entourage et de ses motivations. A tout moment, en effet, la qualification peut évoluer si de nouveaux éléments accréditaient la thèse de l’attentat terroriste.