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Cédric Chasseur , modifié à
Alors que son syndicat cheminots a menacé, jeudi, de se joindre au mouvement du 5 décembre contre la réforme des retraites avec le dépôt d'un préavis de grève reconductible, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, hausse le ton et lance un avertissement au gouvernement sur Europe 1. 
INTERVIEW

La CFDT-Cheminots a annoncé jeudi rejoindre le mouvement du 5 décembre contre la réforme des retraites, avec le dépôt programmé d'un préavis de grève reconductible. Une décision prise à l'issue d'une réunion au ministère des Solidarités avec le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye et le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebarri. Une réunion qui était la deuxième table ronde prévue dans le cadre de la concertation sur la réforme des retraites. Quatrième syndicat représentatif à la SNCF, la CFDT-Cheminots réclame le maintien du régime spécial de retraite pour les salariés de la SNCF sous statut de cheminot, et pourrait ne pas appeler à faire grève s'il obtient satisfaction avant la date fatidique. "C'est un avertissement, il reste dix jours pour discuter", prévient Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, sur Europe 1. 

"Sortez de l’ambiguïté"

De quoi veut discuter Laurent Berger, qui rappelle que son mouvement "n'est l'allié de personne", mais "juste un interlocuteur" ? "Des conditions de transition entre un régime particulier - qui est celui de la SNCF - et le système universel dans lequel le gouvernement veut aller", précise le patron de la CFDT. Il maintient qu'il s'agit pour l'instant d'un simple "préavis" et non d'un "appel" à la grève pour le 5 décembre prochain. Mais il confirme : "si on ne peut pas discuter de cette transition, de la façon dont les cheminots vont être concernés, il y aura un appel à la grève". C'est pourquoi Laurent Berger demande au gouvernement de "sortir de l’ambiguïté" en précisant quelle réforme des retraites il souhaite mettre en place.

"Une réforme financière"

Le secrétaire général de la CFDT adresse ensuite directement la question à Emmanuel Macron : "Allez-vous appliquer votre programme avec la mise en place d'une reforme systémique des retraites". Favorable depuis 2010, "bien avant l'arrivée du chef de l'Etat", à une réforme "de justice sociale", il souhaite toujours "la mise en place d'un régime universel qui prendrait en compte les aléas de carrière". Mais Laurent Berger craint aujourd'hui que le gouvernement opte "pour une réforme financière, qui demandera aux travailleurs de faire plus d'efforts". Il prévient déjà : la CFDT s'y opposera s'il le faut, dans la rue, le 5 décembre prochain.