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La Fonderie de Bretagne et ses 350 emplois menacés, Renault accusé de «cynisme»

Europe 1 avec AFP // Crédit photo : Loic VENANCE / AFP . 3 min
La Fonderie de Bretagne et ses 350 emplois menacés, Renault accusé de "cynisme" (photo d'illustration).
La Fonderie de Bretagne et ses 350 emplois menacés, Renault accusé de "cynisme" (photo d'illustration). © Loic VENANCE / AFP

Le groupe Renault a été accusé d'avoir fait capoter un projet de reprise de la Fonderie de Bretagne. La société estime être "froidement exécutée par Renault Group à la veille de Noël", qui menace 350 emplois à Caudan, dans le Morbihan. Le groupe automobile conteste les accusations.

"Patron voyou", "cynisme froid", "décision inique" : le groupe Renault a été accusé ce vendredi d'avoir fait capoter un projet de reprise de la Fonderie de Bretagne, menaçant 350 emplois à Caudan, dans le Morbihan. Des attaques contestées par le groupe automobile.

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La Fonderie de Bretagne (FDB) est "froidement exécutée par Renault Group à la veille de Noël", a annoncé la société morbihannaise dans un communiqué.

Profond dégoût et colère "face au cynisme froid de Renault"

Selon FDB, le groupe automobile a refusé de valider les termes d'un projet de reprise par le fonds Private Assets.

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"Cette décision inique condamne la faisabilité du projet de reprise de Fonderie de Bretagne et va provoquer à très court terme la fermeture de l'entreprise", a tancé la direction générale de FDB faisant part de "son profond dégoût et sa colère face au cynisme froid de Renault".

"Renault se comporte comme un patron voyou en laissant fermer des entreprises industrielles très solides", a abondé à l'AFP la numéro 1 de la CGT Sophie Binet.

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Renault représente 95% du chiffre d'affaires de la Fonderie

Ancienne filiale de Renault, FDB avait été vendue en 2022 au fonds d'investissement allemand Callista Private Equity, au terme, déjà, d'une longue lutte sociale. Mais le groupe automobile est resté le principal client de la Fonderie, représentant 95% de son chiffre d'affaires en 2024.

En grave déficit, FDB, dont les salariés produisent des pièces en fonte pour les suspensions comme pour les échappements, a entamé en juillet des négociations avec le fonds d'investissement allemand Private Assets pour sa reprise.

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Ce fonds, déjà propriétaire d'un groupe de fonderies en Allemagne et en Espagne, Procast Guss, s'était engagé à apporter 11.000 tonnes de production au plan de charge, selon la direction de FDB.

Mais, après une ultime réunion de négociation lundi, "il manquait de la visibilité sur les volumes commandés par Renault à FDB pour les années 2025, 2026 et 2027 pour finaliser un accord", a indiqué la Fonderie de Bretagne dans son communiqué.

"Renault doit désormais faire face à ses responsabilités"

"Renault refuse d'apporter suffisamment de visibilité sur la part de marché de leurs commandes attribuées à FDB. Or cette visibilité est nécessaire pour permettre tout projet de reprise industriel", a indiqué le cabinet du ministre de l'Industrie.

"Renault doit désormais faire face à ses responsabilités et assumer les conséquences des décisions qui seront prises", a ajouté l'entourage du ministre démissionnaire Marc Ferracci.

"Les engagements de Renault Group étaient connus de tous les acteurs depuis des semaines", a rétorqué Renault auprès de l'AFP, imputant l'échec du projet de reprise "au désengagement soudain de Private Assets, alors que tous les acteurs avaient fait un effort".

Renault affirme avoir "toujours soutenu la Fonderie"

Le groupe au losange souligne ainsi avoir "confirmé son engagement à hauteur de 35 millions, soit 65 % du financement" et avoir "toujours soutenu la Fonderie de Bretagne via des commandes et la couverture de pertes".

Une version balayée par Maël Le Goff, délégué syndical CGT à la FDB. "Renault a décidé de délocaliser sa production en 2021. Ils ne veulent pas s'engager sur des volumes car ils se sont déjà engagés avec des fonderies à l'étranger", a-t-il analysé.

"Après des années de lutte, c'est compliqué à absorber", a ajouté le syndicaliste, décrivant des salariés partagés entre "la haine, les pleurs, le dégoût, le silence et la révolte".

"Irresponsabilité" et "cynisme"

Le président de la région Bretagne Loïg Chesnais-Girard a dénoncé l'"irresponsabilité" et le "cynisme" du groupe automobile qui "abandonne les salariés de la Fonderie de Bretagne après 4 ans d'engagements, d'efforts et de lutte de leur part".

"Par cette décision, le groupe aux résultats records net de 2,3 milliards d'euros en 2024 condamne 300 emplois industriels bretons, 300 familles, à quelques jours de Noël", a aussi attaqué Damien Girard, député écologiste de Lorient. "Cette décision avant les fêtes de fin d'année est non seulement irresponsable, mais aussi purement cynique".

Héritière des Forges d'Hennebont, créées en 1860, la Fonderie de Bretagne est implantée à Caudan depuis 1965. Elle produit des pièces de châssis, des pièces moteur et des pièces de boîtes de vitesses.