Les autorités françaises ont rapatrié vendredi "plusieurs" enfants de djihadistes, "orphelins et isolés, âgés de 5 ans et moins, qui se trouvaient dans des camps du nord-est de la Syrie", a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
De très jeunes enfants qui font l'objet d'un suivi. "Ces enfants font l'objet d'un suivi médical et psychologique particulier et ont été remis aux autorités judiciaires", précise le ministère dans un communiqué. Le texte, qui ne précise pas le nombre d'enfants, souligne que "les proches concernés, qui étaient en contact avec le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, ont été informés". "La France remercie les Forces démocratiques syriennes de leur coopération, qui a rendu possible cette issue. La décision a été prise au regard de la situation de ces très jeunes enfants particulièrement vulnérables", ajoute le ministère.
Trois frères, qu'avaient réclamés leurs grands-parents, rapatriés. Trois enfants de Julie Maninchedda, une Française de 26 ans morte dans un bombardement en Syrie, figurent parmi les cinq enfants de djihadistes rapatriés vendredi en France, ont annoncé les avocats de leurs grands-parents, qui avaient demandé en février à Emmanuel Macron de les rapatrier. Les trois enfants, âgés de 5, 3 et un an, "ont été remis aux autorités judiciaires et font l'objet d'une prise en charge médicale et psychologique immédiate", ont précisé Camille Lucotte, Marc Bailly et Martin Pradel, avocats de la famille, dans un communiqué.
"Un premier pas", pour l'avocate d'une famille. L'avocate de la famille d'une enfant d'une Française morte en Syrie et rapatriée vendredi en France a fait part à de son "immense soulagement", tout en exprimant sa "terrible angoisse" sur le sort des enfants de djihadistes toujours sur place. "C'est un premier pas et rien d'autre. Il en reste des dizaines d'autres" dans des camps dans le nord-est de la Syrie, a souligné Marie Dosé. "Il ne peut pas y avoir de discrimination entre les enfants orphelins et les enfants dont la mère est toujours vivante. Il doivent tous être rapatriés et vite avant qu'il ne soit trop tard", a-t-elle insisté.
Une "approche au cas par cas". Mercredi soir, le président Emmanuel Macron semblait avoir douché les espoirs des familles, qui demandent depuis plusieurs mois le retour de leurs enfants, pour les juger en France, et de leurs petits-enfants, au titre de la protection de l'enfance. "Pour ce qui est des enfants, c'est une approche au cas par cas qui est menée, en particulier en lien avec la Croix-Rouge internationale. C'est une approche humanitaire qui est suivie et avec beaucoup de vigilance", avait déclaré Emmanuel Macron depuis Nairobi.
Les adultes doivent être jugés sur place. "S'agissant des ressortissants français adultes, combattants et djihadistes ayant suivi Daech (acronyme arabe de l'organisation État islamique, ndlr) au Levant, la position de la France n'a pas changé : ils doivent être jugés sur le territoire où ils ont commis leurs crimes", a par ailleurs souligné vendredi le ministère des Affaires étrangères. "C'est une question de justice et de sécurité à la fois."