Le tribunal administratif de Lille, saisi en référé par Médecins du monde et le Secours catholique, a ordonné lundi à l'Etat et à la ville de Calais (Pas-de-Calais) de réaliser divers aménagements sanitaires au sein de la "Jungle", où vivent 6.000 migrants dans la précarité.
Un recours déposé par plusieurs ONG. Médecins du monde et le Secours catholique, soutenus par d'autres ONG, avaient déposé un recours "en vue de mettre fin aux atteintes graves aux libertés fondamentales" des migrants vivant dans ce camp situé sur la lande et dont le nombre a quasiment doublé depuis la fin du mois de septembre. Selon le tribunal administratif, "il appartient aux autorités publiques de veiller à ce que les droits les plus élémentaires de ces personnes, constitutifs de libertés fondamentales, soient garantis", peut-on lire dans l'ordonnance.
Dix points d'eau supplémentaires. Le tribunal a donc ordonné à la préfète du Pas-de-Calais et à la commune de Calais de créer dix points d'eau supplémentaires comportant chacun cinq robinets, cinquante latrines et "un ou plusieurs accès" pour les services d'urgence. En outre, la justice administrative a aussi ordonné la mise en place d'un système de collecte des ordures et le nettoyage du site. Toutes ces mesures doivent être concrétisées dans un délai de huit jours, "sous astreinte pour chacune d'elles de 100 euros par jour de retard".
Il est également demandé à la préfecture du Pas-de-Calais "de procéder, dans un délai de 48 heures à compter de la notification de la présente ordonnance, au recensement des mineurs isolés en situation de détresse et de se rapprocher du département du Pas-de-Calais en vue de leur placement".