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Saint-Ouen : des parents votent pour le déménagement d'une école à cause du trafic de drogues dès la fin des vacances de Pâques

Cyrille de La Morinerie - Mis à jour le . 2 min
école maternelle (Illustration)
école maternelle (Illustration) © Thomas SAMSON / AFP

À Saint-Ouen, les parents de l’école maternelle Émile Zola ont voté jeudi en faveur du déménagement de certaines classes dès la fin des vacances de Pâques, en raison de la présence de trafic de drogue à proximité. Bien que la consultation ait divisé avec un verdict à 100 voix pour et 97 contre, la sécurité des enfants est au cœur des préoccupations, avec des solutions temporaires ou permanentes envisagées pour l’avenir.

Les parents de l'école maternelle Émile Zola, située à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), ont voté ce jeudi en faveur du déménagement de quelques classes de l'établissement dès la fin des vacances de Pâques, situé en plein milieu d'un quartier miné par le trafic de stupéfiants. Bien que la proposition, ait particulièrement divisé les parents et ait été approuvée avec 100 voix pour et 97 contre, leur volonté de protéger les enfants est unanime.

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L'annexe de l'école maternelle, qui regroupe quatre classes et 60 élèves, est située dans le passage Elizabeth à Saint-Ouen, à 300 mètres du périphérique. Des cris enjoués d'enfants s'échappent de la cour de récréation, invisible depuis le passage. Le mur qui ceint l'école est surmonté de hauts grillages et recouverts de street art. Sont également écrits à la bombe de peinture "Arago" et "24/24" soit les horaires d'ouverture supposés du point de deal. 

Julie, la maman d'une petite fille de quatre ans scolarisée au sein de l'école, a fait son choix. "Je suis pour la délocalisation, je trouve que c'est bien dans la mesure où les classes ne seront pas surchargées, où les enfants seront avec leurs copains, leur maîtresse, c'est ça le plus important. C'est aberrant de devoir expliquer à son enfant de ne pas ramasser des sachets de drogue", a déclaré à Europe 1 la mère de famille.

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"C'est compliqué parce que les parents ont tous des avis qui sont différents"

Cette consultation est une étape importante dans la vie de l'école, mais le sujet divise les parents, regrette Pauline, maman d'un enfant scolarisé en maternelle. "C'est compliqué parce que les parents ont tous des avis qui sont différents. C'est un débat assez houleux parce que tout le monde voudrait que le problème soit réglé à la racine, sauf que ce n'est pas aux parents d'élèves ni à l'Éducation nationale de régler le problème de drogue de Saint-Ouen", a-t-elle déclaré.

"Que font les dealers quand ils se font courser ? Ils balancent leurs sachets un peu partout", déplore le maire PS Karim Bouamrane.  L'édile rappelle que sa "responsabilité est de mettre les moyens pour apporter la sécurité et pour les enfants, et pour les parents". Les quatre classes concernées pourraient être transférées à quelques centaines de mètres, dans les locaux du relais petite enfance et au sein d'un groupe scolaire.

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"L'école ne reculera jamais face à la violence"

Les parents d'élèves ont voté pour cette option dès le retour des vacances de printemps et jusqu'à la fin de l'année scolaire. Jeudi matin sur France 2, la ministre de l'Éducation nationale Elisabeth Borne a martelé que "l'école ne reculera jamais face à la violence". "On en a parlé avec Bruno Retailleau (ministre de l'Intérieur, ndlr). Évidemment, le gouvernement est déterminé à rétablir un environnement sûr pour cette école" même si "des classes peuvent déménager provisoirement". 

Face aux critiques, le maire de Saint-Ouen assure qu'"une association culturelle d'adultes s'installera (dans ces locaux), donc il n'y aura pas de recul du service public". "Tous les mètres carrés seront occupés par la puissance publique", assure Karim Bouamrane.