Chez un certain nombre de Français, la hausse du prix du timbre au 1er janvier risque de passer d'autant plus mal que la distribution du courrier connait quelques ratés. Le phénomène n'est certes pas général, mais il sévit dans plusieurs endroits du territoire national, avec des lettres qui arrivent très en retard. Et malgré l'interpellation de la Poste par des élus des communes concernées, la situation ne s'améliore pas.
Du courrier "un ou deux jours par semaine"
À Vincennes par exemple, en région parisienne, la distribution du courrier est erratique depuis le mois d'octobre. "On a du courrier un jour ou deux par semaine, mais jamais plus", explique Michel, un retraité exaspéré par la situation. Car les problèmes ne concernent pas seulement la réception du courrier, mais aussi son envoi. "Au bout d'un mois, le chèque que j'avais envoyé n'était toujours pas arrivé", raconte encore Michel. "J'ai été obligé de faire opposition. Alors que fait-on maintenant ?"
Vincennes n'est pas un cas isolé. La distribution du courrier ne fonctionne pas bien et ne répond pas aux exigences du service postal universel qui impose levée et distribution du courrier six jours sur sept sur l'ensemble du territoire. Ces derniers mois, les plaintes se sont multipliées, à Vincennes donc, mais aussi dans l'Essonne, dans le Finistère, dans le Tarn, dans l'Aveyron, ou encore en Loire-Atlantique.
Période de rodage
Tout cela est dû à la réorganisation engagée ces dernières années par la Poste pour s'adapter à la diminution par deux du courrier en dix ans. On a remplacé les centres de tri, à peu près un par département, par moins d'une trentaine de plateformes ultra-automatisées vers lesquelles sont acheminées toutes les lettres à traiter. Et en aval, on a réorganisé la distribution avec, ici ou là, des changements de tournées. D'où une période de rodage, reconnait la Poste. Il existe bien une possibilité de renforts là où c'est trop tendu, sauf qu'il faut du temps pour rendre opérationnel un facteur fraîchement recruté.
En attendant, la solution n'est pas de prendre son mal en patience. Le mieux, c'est de demander à vos élus d'intervenir. Vous pouvez aussi faire remonter vos plaintes au service-clients de la Poste en appelant le 36 31, ou saisir l'ARCEP, l'autorité de régulation postale. Cela donnera l'alerte, mais cela ne garantit pas un retour rapide à la normale. Comme à Vincennes où au bout de 3 mois, le problème n'est pas encore résolu.