Publicité
Publicité

Pédophilie : la repentance de l'Église de Vendée

Charles Guyard, édité par Julien Ricotta - Mis à jour le . 1 min

L’église vendéenne a dévoilé dimanche une plaque en mémoire des dizaines d’enfants abusés par des prêtres dans la région ces dernières décennies, une première en France. L’émotion était vive à Luçon, où plusieurs victimes ont assisté à une cérémonie religieuse ponctuée d’excuses officielles.

Pendant plusieurs décennies, 65 enfants au moins ont été abusés par des prêtres en Vendée. Un livre paru en 2018 a brisé le silence et provoqué une pluie de témoignages ayant conduit à identifier 43 agresseurs, dont 36 prêtres. De nombreuses victimes, aujourd’hui des adultes, étaient présents dimanche pour une cérémonie de repentance organisée par l'évêque, avec une plaque commémorative dévoilée au sein-même de la cathédrale de Luçon. Une première en France, à laquelle Europe 1 a assisté. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

L’émotion des victimes 

Michel a été victime d’abus à huit ans et demi. "Plus j’avançais vers la cathédrale moins j’avais envie de venir. Le petit garçon en moi remontait à la surface", témoigne-t-il. Cette reconnaissance de la part de l'Eglise, il l'attendait depuis plus de cinquante ans. "C’est gravé, c’est une étape", dit-il avec soulagement. 

Ce qui est gravé c'est également la prière de repentance, prononcée quelques minutes avant par Monseigneur François Jacolin et qui figure désormais sur une plaque dévoilée dans la cathédrale de Luçon. L'institution dans son ensemble est mise en cause, comme l'a rappelé l'évêque au cours d'une cérémonie pénitentielle. "Cela s’applique à ceux qui ont abusé d'enfants et cela s’applique aussi aux responsables d'Église qui, par lâcheté, n’ont pas permis que la vérité vienne à la lumière", a déclaré Monseigneur Jacolin. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
plaque

@LOIC VENANCE / AFP

"Encore beaucoup de chemin à parcourir" 

Dans l'assemblée, des prêtres ou des séminaristes étaient également présents. "Déjà au tout début de la formation on apprend à gérer toutes ces questions d’affectivité. Il y a cette prise de conscience qu’il faut accompagner les personnes sur tous les plans", assure Eudes, en première année d’études religieuses. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Un accompagnement qui passera d'abord par une nécessaire reconnaissance nationale car pour l'heure, l'initiative vendéenne reste la première et surtout la seule dans le pays. "Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir au sein de l’Eglise", conclut une victime.