Les enseignants grévistes sont très nombreux ce jeudi. Le syndicat majoritaire du 1er degré, le Snuipp-FSU, a déjà annoncé 70% de grévistes parmi les professeurs des écoles. 42,35% dans le primaire et de 34,66% dans le secondaire (collèges et lycées) selon le ministère de l'Éducation nationale. Et c'est principalement le recul de l’âge de départ à 64 ans qui attise le mécontentement. Beaucoup de professeurs jugent très compliqué de gérer une classe au-delà de 60 ans notamment parce que les professeurs entrent aujourd’hui tardivement sur le marché du travail, après un bac+5.
Une retraite à 67 ans après un bac+5
64 ans est donc un âge souvent trop jeune pour bénéficier d’une retraite complète, exigeant 43 années de cotisation. Pour beaucoup d'enseignants, il faut viser un âge de départ à la retraite aux alentours des 67 ans, âge à partir duquel il n’y a plus de décote. Mais pour Mathurin, professeur d’histoire-géographie, impossible d’aborder dans ces conditions sereinement sa fin de carrière. "Dans les conditions actuelles, on a de plus en plus d'élèves", explique-t-il. "Et passé 60 ans, ce n'est pas possible d'être encore un bon prof", ajoute Mathurin.
"Les enseignants n’en pourront plus"
"Ça veut dire que les dernières années de tous les enseignants, ça va être des enseignants qui n'en peuvent plus, des enseignants qui n'arrivent plus à faire leur travail, qui vont simplement remâcher les mêmes cours parce qu'ils n’auront plus le temps d'une énergie nécessaire", déplore-t-il. "C'est impossible de continuer à se renouveler encore à cet âge-là."
Quant au mode de calcul de la pension, il ne change pas avec la réforme. Seul le salaire des six derniers mois de carrière est pris en compte.