Les locaux sont exaspérés, les touristes déçus, c'est une mesure qui a du mal à passer. Les Réunionnais et les vacanciers devront donc rester à la maison de 21 heures à 5 heures du matin, du 1er au 23 janvier. C'est le grand retour du couvre-feu, cette fois face à la fulgurance de l'épidémie. Le taux d'incidence a battu tous ses précédents records : il est aujourd'hui de 645 cas pour 100.000 habitants.
Retour à la réalité
Un dernier moment de fête passé avec ses proches, avant le temps du retour à la réalité pour ces Réunionnais un peu usés. Trois mois seulement après le dernier couvre-feu. "On aura le répit du Nouvel An, mais ça ne sera pas comme avant. Je pense que ça va jamais s'arrêter. On arrive à saturation", explique un habitant de Saint-Denis. "Il va falloir ressortir les attestations parce que je commence avant 5 heures du matin", avance une autre résidente.
Une mesure contraignante et même rageante pour Luc, ce touriste belge arrivé mercredi à La Réunion. La nouvelle lui est tombée dessus à sa descente de l'avion. Le couvre-feu l'oblige à totalement réorganiser les vacances qu'il a pourtant planifiées depuis longtemps. "On a passé juste une nuit ici. On était pas au courant qu'il y avait un couvre-feu. On va adapter nos heures, on se réveille plus tôt le matin, on va dormir plus tôt. C'est quand même dommage", souffle-t-il.
Quelles conséquences pour l'économie de l'île ?
Une situation qui peut donc avoir des conséquences sur l'attractivité touristique de l'île. Pour l'instant, les 6.000 chambres d'hôtel sont toutes occupées à La Réunion, mais pourraient très rapidement se vider, craint Patrick Serveaux, président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie. "Le couvre-feu, c'est vrai que c'est une contrainte. Ça joue sur l'image de La Réunion... On est quasiment complet jusqu'au 10 janvier mais après cette date on a très peu de réservation", explique-t-il.
Des professionnels inquiets, mais un couvre-feu qui s'imposait ici. Le nombre de contaminations quotidiennes a doublé en quelques jours et les lits de réanimation sont occupés à 95%.