La Société générale condamnée à payer plus de 450.000 euros à Jérôme Kerviel

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avec AFP , modifié à
Les prud'hommes ont condamné la Société générale pour licenciement "sans cause réelle et sérieuse" dans l'affaire Kerviel.

Le conseil de prud'hommes de Paris a condamné mardi la Société générale à payer quelque 450.000 euros à son ancien trader Jérôme Kerviel pour l'avoir licencié sans "cause réelle ni sérieuse" et dans des conditions "vexatoires".

La Société générale fait appel. L'avocat de la banque, Arnaud Chualet, a dénoncé une décision "scandaleuse" et fait appel, rappelant que Jérôme Kerviel avait été reconnu coupable au plan pénal pour des manœuvres boursières frauduleuses.

Une première. Accordant à l'ancien trader sa première victoire judiciaire dans le bras de fer qui l'oppose depuis huit ans à la banque, laquelle le rend seul responsable d'une perte de 4,9 milliards d'euros, le conseil de prud'hommes a souligné que le licenciement début 2008 était intervenu pour "des faits prescrits". Il a estimé, dans un jugement très sévère pour la Société générale, que cette dernière avait connaissance des dépassements par Jérôme Kerviel des limites imposées aux opérations de marché "bien avant" de lui signifier son licenciement le 18 janvier 2008. 

La Société générale était "au courant". Cette juridiction civile a notamment accordé à l'ancien trader le paiement d'un bonus de 300.000 euros pour l'année 2007, jugeant qu'à l'époque la banque était "parfaitement au courant des opérations fictives" de Jérôme Kerviel, qui ont généré des profits pour le groupe.

88.000 euros à payer immédiatement. En ajoutant diverses indemnités, dont une pour les "conditions vexatoires" du licenciement, des congés payés et des dommages intérêts, la somme se monte à quelque 455.000 euros, dont plus de 80.000 payables immédiatement selon l'avocat de Jérôme Kerviel, Julien Dami Lecoz. Celui-ci a averti l'ancien trader par téléphone. "Il est très content", a-t-il dit en raccrochant.