L'Assemblée nationale a interdit vendredi la vente de tabac en dehors des bureaux de tabac, comme par exemple dans les bars ou les discothèques, pour lutter contre la consommation des jeunes, une mesure désapprouvée par le gouvernement. 26.000 points de vente seraient concernés, selon le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert.
Favoriser les buralistes. Dans le cadre de l'examen du projet de budget de l'Etat 2016 en première lecture, les députés ont donné leur aval à des amendements socialistes en ce sens portés par Michèle Delaunay et Frédéric Barbier, auteur d'un récent rapport sur l'avenir des buralistes. Ces députés entendent réserver "l'exclusivité de la vente de tabac" aux débitants de tabac.
Protéger les jeunes. Pour la députée PS de Gironde, cela permettra "de réduire l'accessibilité de la vente de tabac dans certains endroits fréquentés par les jeunes : boîtes de nuit, clubs, brasseries et restaurants". Selon l'exposé des motifs de l'amendement de son collègue du Doubs, la mesure est aussi "une garantie supplémentaire contre le fléau que constitue le commerce parallèle du tabac, qui concerne en France entre 6 à 22,5% du marché des produits du tabac", "fléau qui nous prive de recettes fiscales et qui ampute le chiffre d'affaire des buralistes".
Des ventes qui favorisent les achats illégaux. Le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert a fait valoir pour sa part que les points de revente concernés par l'amendement étaient aujourd'hui "obligés de vendre plus cher" le tabac et a jugé qu'il était quand même "à prévoir que ceci pourrait éventuellement conduire à développer et à favoriser les achats illégaux". "Le gouvernement est défavorable à cet amendement, dont je ne crois pas savoir qu'il est demandé par les buralistes", a-t-il ajouté.