Plusieurs sensibilités laïques, dont le Comité Laïcité République et d'autres associations, "s'élèvent", dans une pétition, "contre toute modification de la loi de 1905" de séparation des Églises et de l'État, l'un des chantiers de l'exécutif cette année.
"Appel des 113". Dans un texte publié notamment sur le site de Marianne, ces associations lancent, 113 ans après la loi du 9 décembre 1905, une pétition intitulée "appel des 113" pour dire leur opposition "aux modifications" de ce texte prévues par le gouvernement. Celui-ci envisage en effet de revoir ce texte, afin de mieux organiser et encadrer le financement de l'islam en France.
"Les signataires de l'appel sont conscients des inquiétudes soulevées par les menées communautaristes et par les dérives intégristes de l'islamisme politique, qui affaiblissent la société française. L'organisation du culte musulman, la transparence de ses financements et le contrôle du respect de l'ordre public par les organes cultuels sont les trois préoccupations que met en avant le gouvernement pour envisager la révision de la loi de séparation".
"L'organisation d'un culte et (...) ses principes théologiques ne regardent pas l'État". "En aucun cas, la modification de cette loi ne saurait être l'un des moyens de droit permettant de résoudre ces graves problèmes. L'organisation d'un culte et a fortiori ses principes théologiques ne regardent pas l'État mais les croyants et les pratiquants. La transparence du financement privé des cultes peut être assurée par des mesures de police fiscale et par des contrôles étroits autorisés par les lois françaises. La police des cultes est déjà entièrement contenue dans la loi de 1905. Quant à la lutte contre les menées subversives et terroristes, elle ne relève pas de cette loi.", font-ils valoir.
Selon les signataires, "au moment où l'unité citoyenne et la paix sociale sont mises en péril, il ne peut être question d'affaiblir leurs fondations en ouvrant la voie aux exigences de tous les groupes de pression et en relativisant le caractère inviolable de leurs principes". Ce texte est signé entre autres par le Comité Laïcité République, plusieurs grandes loges maçonniques, la Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme (Licra), le Conseil national des associations familiales laïques (CNAFAL), Ni Putes Ni Soumises, l'Association des libres penseurs de France (ADLPF).