Gabriel Attal, le ministre de l'Éducation nationale, a tenu une conférence de presse ce lundi. 2:00
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avec AFP / Crédit photo : Bertrand GUAY / AFP
Gabriel Attal a présenté lundi ses priorités lors de sa première conférence de presse, baptême du feu pour le nouveau ministre de l'Éducation nationale, le plus jeune à ce poste sous la Ve République. Sur le thème de la laïcité, l'ancien porte-parole du gouvernement avait déjà annoncé l'interdiction de l'abaya ce dimanche dans le 20H de TF1.

"Mettre le paquet sur les savoirs fondamentaux" et "faire bloc" sur la laïcité : Gabriel Attal a présenté lundi ses priorités lors de sa première conférence de presse, baptême du feu pour le nouveau ministre de l'Éducation nationale, le plus jeune à ce poste sous la Ve République. Sur la laïcité, "là où l'école est testée, nous devons faire bloc", a affirmé Gabriel Attal, qui avait annoncé dès dimanche sur TF1 l'interdiction dans les établissements scolaires de l'abaya, une longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes.

"L'abaya n'a pas sa place dans nos écoles", a ajouté le ministre, qui a promis de former "aux enjeux de laïcité 300.000 personnels par an jusqu'en 2025" et l'ensemble des 14.000 personnels de direction "avant la fin de l'année". Le ministre a affiché sa fermeté avec cette mesure, tendant la main aux chefs d'établissement qui réclament des consignes claires sur cette tenue controversée, au regard de la loi de 2004 sur le port des signes et tenues religieux à l'école.

"Nous mettons le paquet sur les savoirs fondamentaux"

Attendu au tournant après son prédécesseur Pap Ndiaye qui a globalement déçu, Gabriel Attal a aussi mis l'accent sur la nécessité d'un "choc des savoirs" à l'école. "Dès cette rentrée, nous mettons le paquet sur les savoirs fondamentaux à tous les niveaux : en maternelle, au primaire, au collège et au lycée", a-t-il affirmé. Car la "première priorité" pour cette année est d'"élever le niveau". Pour cela, il a rappelé les mesures mises en place, et ce, dès l'école primaire. Il a souligné que la priorité serait donnée à la lecture au CP, annonçant que, chaque jour, "deux heures seront consacrées" à l'apprentissage et la pratique de la lecture. En CM2, "chaque semaine, les élèves devront produire au moins un texte écrit".

 

Au collège, français et mathématique seront au "cœur de la nouvelle 6e" avec "une heure hebdomadaire de soutien ou d'accompagnement" dans l'une de ces deux matières pour chacun, a-t-il rappelé, et au lycée "tous les élèves de 1ère générale bénéficieront a minima d'une heure et demie de mathématiques par semaine". "Plus que jamais, nous devons reconquérir au lycée non pas seulement le mois de juin, mais l'ensemble du troisième trimestre", a par ailleurs souligné le ministre, qui avait acté dimanche le report attendu des épreuves de spécialité du bac de mars à juin.

"Il y aura à la rentrée un enseignant devant chaque élève" 

Le bac Blanquer, mis en place pour la première fois l'an dernier dans son intégralité, était accusé de nourrir absentéisme et démotivation des élèves au troisième trimestre. L'ambitieux nouveau ministre de l'Éducation nationale, âgé de 34 ans, joue gros alors que l'école traverse une crise profonde et que les personnels de l'Éducation nationale cultivent un niveau de défiance inédit. Dans le collimateur des syndicats notamment : le pacte enseignant, qui doit en priorité entraîner le remplacement "systématique" des enseignants absents, grâce à des missions rémunérées qui s'ajoutent au temps de service, sur la base du volontariat.

 

"Sur le pacte, je ne fais pas de pronostics" sur le nombre d'enseignants qui y adhèreront, a affirmé Gabriel Attal. "Ce qui m'importe, c'est de préciser et de rassurer" sur ce dispositif. Sur un autre chantier, la pénurie toujours prégnante d'enseignants, "il y aura, à la rentrée, un enseignant devant chaque élève", a réaffirmé le ministre, alors que plus de 3.100 postes n'ont pas été pourvus cette année aux concours enseignants.

Une "généralisation" des stages de remise à niveau

"Nous avons une rentrée qui est prête et qui s'organisera dans de meilleures conditions que celle de l'année dernière", a-t-il promis, "parce que nous avons mieux recruté aux concours cette année", et que "les académies ont, plus encore que les années précédentes, anticipé les recrutements" de contractuels. Sur la lutte contre le harcèlement scolaire, placée en "priorité absolue" par la Première ministre, Elisabeth Borne, après le suicide en mai d'une adolescente, le ministre a indiqué qu'il allait "réunir l'ensemble des chefs d'établissement en visioconférence" dès mardi après-midi.

Gabriel Attal qui a déjà travaillé rue de Grenelle en tant que secrétaire d'État à la Jeunesse aux côtés de Jean-Michel Blanquer, devra aussi composer avec un Emmanuel Macron omniprésent sur l'école, nouveau "domaine réservé" du président, selon des propos du chef de l'État la semaine dernière. Emmanuel Macron a déjà annoncé une série de mesures, dont une rentrée scolaire anticipée le 20 août pour les élèves en difficulté. Sur ce point, Gabriel Attal a promis une "généralisation" des stages de remise à niveau proposés durant les vacances "pour tous les enfants qui en ont besoin".