Guillaume Rey, maraicher à Miribel, contemple ses champs ensemencés autour de sa ferme. Ce qui frappe, c'est la couleur de la terre, marron très clair, et son aspect, extrêmement sec pour une fin avril. D'ailleurs, depuis 3 semaines, il n'a plus le droit d'arroser en journée. Décision de la préfecture de l'Ain. Qui le handicape fortement.
"L'activité va se réduire"
"On a semé des épinards, des betteraves, qui ont besoin d'eau régulièrement. Pas beaucoup, mais régulièrement. Et là, en journée, on ne peut plus arroser. C'est contraignant car on fait les marchés tous les jours et si on ne peut pas fournir, l'activité va se réduire, voire cesser."
"Au mois d'avril, c'est inquiétant"
C'est donc tout le sud de l'Ain qui est concerné par cette alerte renforcée. En cause, le niveau de la nappe, explique Olivier Depraz, créateur du site Info-Sécheresse.fr : "Il y a un déficit pluviométrique qui entraîne un déficit sur les nappes phréatiques, en termes de hauteur. Sur la nappe de l'eau, ce niveau-là est considéré comme arrivant tous les 10 ans. Ce qui est préoccupant."
Une situation qui inquiète aussi Romain Georges, qui, lui, cultive du maïs. "D'habitude, on commence à parler de ça au mois de juillet. Mais là, au mois d'avril, c'est inquiétant. Pour nous, un maïs a besoin d'eau à partir de fin juin. Cela ne présage rien de bon pour la suite…". L'espoir, c'est un mois de mai très pluvieux et un été frais et arrosé, comme l'an dernier, ce qui avait permis d'éviter la sécheresse. Les agriculteurs de l'Ain ne seraient pas contre un bis repetita cette année.