C'est non. Le Conseil d'État a rejeté vendredi les demandes de suspension de l'usage du lanceur de balles de défense (LBD) dans les prochaines manifestations de "gilets jaunes", estimant que le risque de violences rendait "nécessaire de permettre aux forces de l'ordre de recourir à ces armes".
En pleine polémique sur les "violences policières", la CGT et la Ligue des droits de l'homme (LDH) avaient tenté mercredi lors d'une audience tenue en urgence de convaincre les juges administratifs d'interdire cette arme selon eux "dangereuse", à l'origine de nombreuses blessures graves et utilisée plus de 9.200 fois depuis le début du mouvement de contestation sociale.
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"Des blessures très graves". Dans un premier temps, le juge des référés du Conseil d'État a rappelé que les conditions d’utilisation de ces armes sont strictement encadrées par le code de la sécurité intérieure. Il a également "constaté" que l'usage du LBD avait provoqué "des blessures parfois très graves" "sans qu'il soit possible d'affirmer que toutes les victimes se trouvaient dans les situations visées par le code de la sécurité intérieure".
Pas d'intention d'outrepasser les règles. Malgré ce constat, le Conseil d'Etat a considéré que "l'organisation des opérations de maintien de l'ordre mises en place lors des récentes manifestations ne révélait pas une intention des autorités de ne pas respecter les conditions d'usage, strictes, mises à l'utilisation de ces armes."