Le corps de la policière de la brigade fluviale, qui avait disparue début janvier lors d'un exercice dans la Seine à Paris, a été retrouvé dimanche au niveau de l’arrêt Louvre du bateau bus, avec l’uniforme de la brigade fluviale, selon une source policière à Europe 1.
La policière, âgée de 27 ans, avait disparu le 5 janvier lors d'un exercice de routine qui se déroulait à hauteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, alors que la Seine était en crue. Son corps a été retrouvé dimanche en aval du pont des Arts, à quelques centaines de mètres du lieu de la disparition, a indiqué la préfecture de la police. Le corps a été transporté à l'institut médico-légal (IML) de Paris pour une identification formelle, selon une source policière.
Une information judiciaire pour homicide involontaire avait été ouverte cette semaine. Le parquet de Paris avait confié à l'inspection générale de la police nationale (IGPN) une enquête pour rechercher les raisons de la disparition. Dimanche soir, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a dit, dans un communiqué, souhaiter que l'IGPN "puisse rapidement déterminer les circonstances de ce drame", tout en adressant son "soutien" à la famille et aux collègues de la plongeuse. Le 23 février, suite à l'enquête de l'IGPN, une information judiciaire avait été ouverte pour homicide involontaire, a-t-on appris cette semaine de source judiciaire. Le syndicat Unsa-Police avait rapidement demandé l'ouverture d'une enquête administrative sur les conditions dans lesquelles avait été réalisé l'exercice de plongée.
"Erreur d'appréciation". La policière avait disparu quelques jours après le passage de la tempête Eleanor. Le niveau de la Seine était alors monté à Paris, pour atteindre le 5 janvier 3,26 m à l'échelle du pont d'Austerlitz, ce qui correspond à la "vigilance jaune". "Rien ne motivait qu'on mette en place cet exercice alors qu'après le passage de la tempête, la Seine est en crue", avait estimé le secrétaire départemental adjoint d'Unsa-Police, Nicolas Pucheu. Selon lui, la policière n'avait son diplôme de plongée sous-marine "que depuis trois semaines". "C'était pour nous suicidaire de la mettre à l'eau", avait-il estimé. La préfecture de police avait assuré de son côté que l'exercice de routine auquel participait la jeune femme était "prévu et encadré".
"On nous cache la vérité". Or, dans son édition de cette semaine, Le Canard Enchaîné, citant des éléments de l'enquête, assure au contraire que l'exercice s'est décidé "sur un coup de tête, le matin même". Au cours de l'exercice, indique l'hebdomadaire, la corde ou "ligne de vie" qui reliait la jeune femme à un Zodiac amarré au quai de Notre-Dame "a été détachée de l'embarcation à la suite d'une erreur d'appréciation" d'un moniteur. La préfecture de police "a mis six semaines" à suspendre provisoirement le moniteur, affirme encore le journal.
"On nous a caché la vérité. À aucun moment la préfecture de police ne nous a dit qu'une erreur avait été commise, que le moniteur avait donné l'ordre de lâcher la ligne de vie. C'est pourquoi je me suis portée partie civile", indique dans le même article la mère de la policière qui a pris Éric Dupont-Moretti pour avocat. Interrogé par l'AFP dimanche, ce dernier n'a pas souhaité réagir.