Le djihadiste français Peter Cherif, arrêté fin 2018 à Djibouti, a été mis en examen le 22 février à Paris pour l'enlèvement en 2011 de trois Français au Yémen, a appris l'AFP mercredi de source judiciaire, confirmant une information du Parisien. Ce Français de 36 ans proche des frères Kouachi, les assaillants du journal Charlie Hebdo en janvier 2015 à Paris, et déjà mis en examen fin décembre, a cette fois été mis en examen pour l'enlèvement au Yémen de trois humanitaires français membres de l'ONG lyonnaise Triangle génération humanitaire, selon une source proche de l'enquête.
Les juges d'instruction antiterroristes lui ont signifié de nouvelles charges pour "enlèvement et séquestration en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste" et pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", a précisé la source judiciaire. Enlevés le 28 mai 2011, les trois humanitaires âgés de 25 à 30 ans avaient passé plus de cinq mois de captivité avant d'être libérés en novembre 2011.
Un vétéran du djihad en fuite depuis 2011
Arrêté le 16 décembre à Djibouti puis expulsé vers la France, Peter Cherif avait été une première fois mis en examen le 27 décembre pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" dans le cadre de cette information judiciaire portant sur son bref séjour et ses activités au Yémen, courant 2011, où il était devenu un cadre d'Al-Qaïda. À son arrivée en France, ce vétéran du djihad avait été placé en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure.
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Celui qui est aussi connu sous le nom de guerre d'"Abou Hamza" avait été inscrit en septembre 2015 par les États-Unis sur leur liste noire des "combattants terroristes étrangers". Les services antiterroristes français le recherchaient depuis sa disparition au dernier jour de son procès à Paris, où il était jugé pour avoir rejoint les rangs d'Al-Qaïda. En raison de ses liens avec les frères Kouachi, le nom de Peter Cherif est apparu dans l'enquête sur les attentats de janvier 2015. L'organisation Aqpa avait depuis le Yémen revendiqué l'attentat contre Charlie Hebdo. Mais s'il a pu être présenté par certains médias comme un "possible commanditaire" de ces attentats, Peter Cherif n'était visé par aucun mandat d'arrêt dans ce dossier.