Maya est une collégienne de 13 ans, elle passe plusieurs heures par jour sur les réseaux sociaux, et malgré son jeune âge, elle se rend compte que parfois ce qu’elle voit l’angoisse. "Quand je regarde des vidéos ou des images sur la guerre en Ukraine ou l’écologie sur Twitter, ça me fait un peu peur." Elle n’est pas la seule dans cette situation, plus de 20% des collégiens et lycéens souffriraient de cette consommation sans limites d’informations négatives.
Sabine Duflo est psychologue, spécialiste du numérique et de ses impacts sur la jeunesse, elle explique que c’est en partie à cause du fonctionnement des réseaux sociaux : "L’adolescent qui va sur les réseaux sociaux et pratique le "doomscrolling" cherche à avoir des sensations fortes, avec du contenu violent, émouvant, spectaculaire. Mais en réalité, ce sont les algorithmes des applications qui sont responsables. Plus on consomme ce genre de contenu, plus on en aura dans notre fil, c’est un cercle vicieux." Elle rajoute : "Tout est fait de sorte à ce que ce soit beaucoup plus difficile d’arrêter plutôt que de continuer à regarder."
Le doomscrolling peut entraîner des dépressions
Selon de récentes études, le doomscrolling pourrait entraîner plusieurs troubles mentaux chez les adolescents, une augmentation du stress, de l’anxiété ou encore de l’insomnie, et dans certains cas, plus rares, ça peut aller jusqu’à une dépression. Cette pratique renvoie à la peur de manquer quelque chose qui se passe en ligne, et ça crée de l'angoisse chez les jeunes.
Mais attention, le doomscrolling ne crée pas de troubles : il les amplifie, comme l'explique une psychologue et spécialiste des pratiques numériques. "Quelqu’un d’anxieux va chercher à reprendre le contrôle sur l’information et du coup va aller chercher d’autant plus d’informations pour se rassurer, le problème, c’est que ça a un effet inverse, qui va regénérer de l’anxiété, mais l’anxiété était déjà là au préalable", détaille Vanessa Lalo.
Trois adolescents sur quatre se rendent sur les réseaux sociaux dès le réveil
La plupart des experts dénoncent notamment une trop grande dépendance des collégiens et lycéens à leur téléphone. Aujourd’hui, trois adolescents sur quatre se rendent sur les réseaux sociaux dès le réveil et font défiler presque mécaniquement, sans s’en rendre compte, des images et des vidéos sur leur téléphone (pour l’ensemble des Français, c’est 45%).