Douze candidats vont s'affronter mardi soir, à partir de 21 heures, sur France 2. L'objectif de ce Grand oral présenté par Laurent Ruquier : trouver le meilleur ou la meilleur(e) orateur(trice) de France. Et pour départager ces candidats de tous âges et de tous horizons, un jury de personnalités, notamment composé de l'humoriste Caroline Vigneaux, du rappeur Oxmo Puccino, de l'ancienne ministre Roselyne Bachelot ou encore de l'avocat Bertrand Périer, réputé pour sa maîtrise de l'art oratoire. "La parole est un marqueur social absolument terrible et quasiment infaillible dans le regard de la société. Dis-moi comment tu parles, je te dirai qui tu es", explique-t-il au micro de Matthieu Noël sur Europe 1.
Exister en public. "Maîtriser les codes de la prise de parole en public est essentiel pour l'insertion économique, sociale et citoyenne", poursuit ce spécialiste de l'art du bien parler. "Prendre la parole en public de façon claire et simple, pour demander une augmentation, pour prendre la parole dans une réunion, faire valoir son point de vue, c'est très important".
"J'ai fait ce chemin de réconciliation avec la parole". Bertrand Périer reconnait toutefois que nous ne bénéficions pas tous de la même aisance naturelle à l'orale. "Il y a une part de don, des gens qui ont des prédispositions comme pour le piano ou le football, mais ça peut se travailler. Moi-même je suis un ancien timide et j'ai fait ce chemin-là", glisse-t-il. "J'ai vraiment été maladivement timide, j'ai fait ce chemin de réconciliation avec la parole et si je l'ai fait, tout le monde peut le faire", assure-t-il.
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Pour Bertrand Périer, un bon orateur se doit de suivre au moins quatre règles pour garantir l'efficacité d'une prise de parole en public :
- Tourner sept fois sa langue dans sa bouche. "Le premier conseil est de bien travailler son sujet : parler, c'est avoir quelque chose à dire."
- Savoir où l'on va. "Avoir une idée très claire de son plan : il est très important de savoir à l'avance la structure de son discours."
- Faire vivre sa parole. "Ne pas parler trop vite et ne pas parler trop fort. Varier la voix est très important. […] L'intensité et le débit de la voix, c'est ce qui fait la chair de la parole."
- Lutter contre les tournures malheureuses. "On a tous des tics de langage, c'est évident. Moi je lutte contre 'du coup'", glisse l'avocat, qui invite également à se méfier des formules comme "en mode…", ou "genre… ".
Apprendre à bien parler aux tout-petits. Bertrand Périer estime qu'il est essentiel de s'exercer à bien parler le plus tôt possible, et milite pour que des joutes verbales soient organisées dès l'école primaire, sur le modèle de ce qui se fait dans certains pays anglo-saxons. "C'est à cet âge-là que l'on n'a aucun rapport avec son corps et le regard des autres, or la parole est d'abord une affaire de confiance en soi et d'image de soi", pointe-t-il. "Quand on est adolescent c'est pire que tout, on a un rapport avec son corps qui est compliqué, le regard des autres devient difficile à supporter."