La volonté du nouveau maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, d'en finir avec le traditionnel sapin de Noël sur la place de la mairie, lui a valu vendredi une volée de critiques essentiellement de la droite, locale et nationale. "Nous ne mettrons pas des arbres morts sur les places de la ville, notamment sur la place Pey-Berland, vous gardez le souvenir de cet arbre mort que l'on faisait venir tous les ans. C'est pas du tout notre conception de la végétalisation", a-t-il déclaré.
Le sapin de Noël de la place Pey Berland est l'arbre mort qui cache la forêt de nos propositions de la rentrée à #Bordeaux.
— Pierre HURMIC (@PierreHurmic) September 11, 2020
Economiser 60 000€ + des coûts induits écologiques et économiques sans renoncer à la magie de Noël, voilà ce que nous proposons.https://t.co/fLOYafzWZM
"Mais quelle bêtise !"
"Mais quelle bêtise !", a réagi sur Twitter l'élu d'opposition et ex-premier adjoint Fabien Robert (MoDem). "C'est l'arbre qui cache la forêt des vrais sujets bordelais... mais mobilisons-nous pour garder notre beau sapin !", a-t-il ajouté, appelant à signer une pétition "@bordeaux veut garder son sapin", lancée sur change.org. Au niveau national aussi, des voix se sont émues. "Appelez-moi vieux monde si vous voulez, mais le sapin de Noël, le Tour de France et toutes ces traditions qui nous unissent seront toujours le ciment d'une société", a tweeté Xavier Bertrand, président de la région Hauts de France. Le député LR Eric Ciotti a dénoncé "les pseudos écolos", "vrais extrémistes de gauche".
« Interdire le passage du tour de France, annuler le sapin de Noël... en fait les maires EELV c’est tout ce qui amène un peu de joie ou de fête qu’ils interdisent ! Ils sont pires qu’idéologues: ils sont rabat-joie. »@franceinfopic.twitter.com/fouij456QI
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) September 11, 2020
Les "maires EELV sont pires que des idéologues"
"En fait, les maires EELV, c'est tout ce qui amène un peu de joie ou de fête qu'ils interdisent ! Ils sont pires qu'idéologues : ils sont rabat-joie", a tweeté la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa. Les Verts "ont un rejet viscéral de tout ce qui fait notre pays, nos traditions, notre culture et chercheront à tout démonter pièce par pièce", a dit Marine le Pen sur le même réseau social.
Le sapin de Noël, « un arbre mort » pour les Verts ?! Ces gens ont un rejet viscéral de tout ce qui fait notre pays, nos traditions, notre culture et chercheront à tout démonter pièce par pièce. Français, réveillez-vous ! MLP https://t.co/hLaG0ZME3y
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) September 11, 2020
Un sapin qui a un coût
La Ville s'est défendue vendredi, en énumérant les coûts associés au traditionnel grand sapin. "Près de 60.000 euros auxquels s'ajoutent d'importants coûts induits" : "traversée de la France en camion et convoi exceptionnel pour un arbre de 17 m", "mise en lumière de 10 km de guirlande électrique", "4 nuits de montage avec 12 agents mobilisés en horaires de nuit", "vandalisme fréquent induisant des coûts de gardiennage de nuit".
Une "polémique inutile initiée par un courant d'extrême droite"
"Les arbres vivants de la place Pey-Berland et de la place Jean-Moulin (adjacente) seront illuminés", rassure la mairie, et les économies consacrées à des associations qui "assureront la féerie de la place".
"Ce sont les services de la ville qui nous ont alertés sur le coût faramineux de l'arbre de Noêl", assure Didier Jeanjean, adjoint chargé de la nature en ville, dénonçant une "polémique inutile initiée par un courant d'extrême droite". "La féerie de Noël sera conservée", a-t-il insisté, assurant que la décision de la mairie "n'a rien à voir avec la laïcité". "Pierre Hurmic et l'équipe municipale souhaitent conserver la magie de Noël sans gaspiller l'argent public", selon le communiqué.