Après deux années de recul, le marché français de l'automédication a nettement progressé en 2015, de 5,2% en valeur. Ce dynamisme est surtout dû à la grippe hivernale de début d'année, selon le bilan annuel de l'Afipa publié vendredi. En 2014, l'automédication en France avait reculé de 0,3% et de 3% en 2013.
Un montant de 2,26 milliards d'euros. Le rebond de 2015 "n'occulte en rien le manque de stabilité du marché français de l'automédication, dont la croissance est essentiellement liée à des éléments conjoncturels tels qu'un hiver difficile", a estimé Pascal Brossard, le président de l'Afipa, l'association des fabricants de médicaments sans ordonnance, cité dans un communiqué. Les traitements pour les voies respiratoires et les antalgiques (anti-douleurs) ont ainsi été les principaux contributeurs de la croissance de l'automédication, avec des ventes en progression de 8,4% et 9,3% respectivement. Au total, les ventes annuelles de médicaments sans ordonnance ont atteint près de 2,26 milliards d'euros.
10% du chiffres d'affaires des pharmacies. Le recours à l'automédication pour la pathologie hivernale de début 2015 a permis au système de santé de dégager environ 75 millions d'euros d'économies sur les coûts des consultations médicales évitées, a évalué l'Afipa. Pour l'ensemble des produits de santé achetés en pharmacie sans ordonnance, que l'Afipa regroupe sous l'appellation "selfcare" et qui, outre des médicaments, inclue des dispositifs médicaux et des compléments alimentaires, les ventes ont atteint 3,7 milliards d'euros en 2015 (+6,4% sur un an). Ces ventes globales sans ordonnance ont représenté 10,4% du chiffre d'affaires annuel des officines et ont contribué à hauteur de 37,2% à la croissance de leur activité, selon l'Afipa, dont l'enquête est basée sur un panel représentatif de 3.004 pharmacies, en collaboration avec le cabinet d'études OpenHealth.
Et sur internet ? Les ventes en ligne de médicaments sans ordonnance, qui restent très faibles en France, n'ont pas été étudiées dans le périmètre de l'étude cette année. En 2014 elles représentaient 0,1% du marché du selfcare.