Hospitalisé depuis le 2 mars, l'état de santé d'Yvan Colonna était "toujours gravissime", expliquait l'un de ses avocats Me Patrice Spinosi. Entre la vie et la mort depuis plus de trois semaines après son agression à la prison d'Arles, le militant indépendantiste corse Yvan Colonna, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, est mort à l'hôpital Nord de Marseille ce lundi 21 mars, a annoncé sa famille, via son avocat Patrice Spinosi.
Des milliers de soutien au militant
"La famille d'Yvan Colonna confirme son décès ce soir à l'hôpital de Marseille. Elle demande que son deuil soit respecté et ne fera aucun commentaire", a-t-il précisé à l'AFP, par texto, confirmant ainsi une information également obtenue par l'AFP de source policière.
Depuis son agression, des violences avaient éclaté en Corse en marge d'un rassemblement de soutien au militant nationaliste. Le dimanche 13 mars, près de 67 personnes ont été blessées, dont quarante-quatre chez les forces de l'ordre dans le cadre d'une manifestation organisée à Bastia. Le centre des impôts de la ville avait également été incendié.
"On veut avoir toutes les réponses"
Sylvain Cormier, avocat d'Yvan Colonna, se confie sur les derniers jours de son client : "Je savais qu'Yvan était quelqu'un avec un moral hors normes et une santé de fer, et c'est peut-être pour ça qu'il a survécu dans un premier temps à cette tentative d'assassinat, mais ça n'aura pas suffit." "Il était en principe le prisonnier le plus surveillé de tous, et son agresseur aussi, donc qu'il ait pu être assassiné comme ça pendant dix minutes, la tête dans un sac sous le regard des caméras, sans que rien ne se passe, c'est un aberration", souffle l'avocat, qui veut en savoir plus sur les circonstances de cette agression : "On veut avoir toutes les réponses."
Me Sylvain Cormier ajoute que "les parents d'Yvan (Colonna) sont âgés, et pour l'instant, ils sont dans la douleur. Je les laisserai s'exprimer directement, comme ils le sentent, pour ne pas accaparer leurs paroles."