Le "Modern Express" peut-il provoquer une marée noire ?

Le premier signal de détresse a été émis une semaine avant le naufrage présumé du cargo. Le temps pour les autorités d'anticiper toute catastrophe écologique.
Voilà bientôt une semaine qu’il flotte à la dérive, dans un océan déchaîné . Le "Modern Express" agite dans les esprits le spectre des marées noires du Prestige ou de l'Erika car il transporte du pétrole. Si le cargo n'est pas remorqué lundi, il s'échouera sur les cotes françaises avant mardi soir. Doit-on pour autant redouter une marée noire ?
- Non, car il transporte peu de fioul de propulsion. C'est essentiellement du bois - 3600 tonnes de grumes - et des engins de travaux que transportait du Gabon vers le Havre ce cargo de 164 mètres de long. Ainsi, les 300 tonnes de fioul de propulsion qu'il contient également à son bord sont infimes si on se souvient que l’Erika avait déversé 20.000 tonnes de fioul en mer en 1999 et que le Prestige avait répandu 77.000 tonnes de carburant dans l'océan en 2002. "300 tonnes, c'est 0,5% de la quantité d'hydrocarbures que pouvait contenir 'le Prestige' ", a ainsi détaillé au micro d'Europe 1 Louis-Xavier Rénaut , porte-parole de la préfecture maritime de l'Atlantique.
- Non, car le naufrage est anticipé depuis 6 jours. Le premier signal de détresse a été émis une semaine avant le naufrage annoncé du cargo. Les autorités ont donc largement eu le temps d'anticiper toute brèche dans les soutes à gazole, et suivent en temps réel la localisation du cargo. Le préfet ne "craint pas du tout de marée noire". Plusieurs opérations de sauvetage ont été tentées pour éviter un naufrage : un ultime essai de remorquage est en cours lundi, mais ces opérations menées avec l'aide des experts de la société néerlandaise Smit Salvage sont complexes et rendues difficiles par la météo . Si le navire échoue, il sera accompagné jusqu'à un point d'échouage prédéterminé.
#ModernExpress Conditions défavorables aujourd'hui. Tentative de remorquage demain https://t.co/8QvRatqtaV pic.twitter.com/bCHdKuhlwQ
— Premar Atlantique (@premaratlant) 30 Janvier 2016
- Non, car les fuites éventuelles seront colmatées. Pour l'instant la coque du navire est étanche, mais si des fuites de pétrole surviennent, tout est déjà pensé pour les colmater au plus vite. Un navire de dépollution se trouve sur place, et le plan de pollution maritime POLMAR sera déclenché "pour confiner les produits polluants s'ils venaient à se déverser", a expliqué le préfet. L'association de protection de l'environnement Robins des Bois demande dans un communiqué "l'inventaire intégral des cargaisons" , notamment des engins de travaux qui peuvent contenir des fluides toxiques pour l'environnement. "S'il y a une fuite, nous mettrons des barrages et des chaluts autour" du cargo, précise Emmanuel de Oliveira. A priori, pas de catastrophe écologique en vue, donc.