C'est une profession en plein malaise qui va se retrouver au cœur des débats. Le "Beauvau de la sécurité", grande concertation nationale voulue par Emmanuel Macron, est lancé lundi pour aboutir à une grande loi de programmation du ministère de l'Intérieur avant la présidentielle. Pendant quatre mois, des tables rondes thématiques et retransmises en direct vont se succéder pour apporter des solutions à ce que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a appelé les "sept péchés capitaux" de la police, parmi lesquels les rapports avec la population, la formation des policiers ou encore la réforme de la police des polices. Mais dans les rangs de la police, le moral est au plus bas.
Ce ne sont pas des paroles syndicales, revendicatives, mais le ressenti des policiers qui expriment leur malaise dans le baromètre social de la police, une sorte de vaste sondage interne auquel 25.000 agents ont répondu. Tous les indicateurs ou presque sont au rouge, surtout chez les gardiens de la paix, le gros des troupes. Seuls 22% se disent satisfaits de leurs conditions de travail, tandis que 35% seulement se sentent soutenus par leur hiérarchie, et que 90% déplorent un mauvais climat social dans la police.
36% des policiers envisagent de quitter leur fonction dans les deux ans
Dans les griefs, tout y passe : le sentiment de ne pas être reconnu, tant par les chefs que par les citoyens, la mauvaise image avec les affaires de violences, ou encore l’impression de faire des tâches inutiles, comme certaines gardes statiques.
En revanche, plus on monte dans la hiérarchie et moins le malaise s’exprime. En haut de la pyramide, les commissaires semblent beaucoup plus satisfaits. Mais dans l’ensemble, un chiffre marque les esprits : tous grades confondus, 36% des policiers envisagent de quitter leurs fonctions dans les deux ans qui viennent.