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Alexis de la Fléchère / Crédits photo : Corinne Simon / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Dans la nuit du 29 au 30 juin dernier, Montargis était touché par les émeutes liées à la mort du jeune Nahel. Une violence inédite pour cette petite ville du Loiret, dont la mairie avait été vandalisée et une soixantaine de commerces pillés. Un an après, habitants et commerçants restent marqués mais veulent tourner la page. 

Ravagé par les flammes, l’immeuble qui abritait la pharmacie au début de la principale artère commerçante de Montargis n’a toujours pas été remplacé, un an après les émeutes provoqués par la mort de Nahel, abattu par un policier à Nanterre. Chloé, une habitante, passe devant tous les jours. "Ça fait bizarre d’avoir encore un vide à ce niveau-là alors qu'initialement, il y avait deux bâtiments", admet-elle.

"Aujourd’hui, ils ont mis des pans de bois pour soutenir le bâtiment d’à côté mais on devrait avoir des constructions neuves ces prochaines années… Dans tous les cas, on est passé à autre chose, mais c’était très violent et traumatisant ! Il y avait des feux partout et des vitrines cassées dans cette rue Dorée", se souvient encore la Montargoise.

"Un traumatisme"

Cette artère, au grand dam des commerçants, est encore délaissée un an après par une partie de la population. Corine gère une boutique de prêt-à-porter et déplore le manque de clients. "J’ai encore des gens qui quasiment un an après ne veulent pas revenir dans le centre à cause des émeutes. Ils ont une appréhension depuis, un traumatisme alors qu’en soit nous avons une ville assez tranquille", reconnaît la commerçante.

"Je ne me suis jamais fait agresser à Montargis", précise-t-elle. "Cela va prendre du temps, mais on espère que les gens reviendront, que la fréquentation repartira à la hausse. Heureusement l’agglomération nous aide beaucoup. Les assurances, elles, ont pour la plupart joué le jeu. Sur la commune, les dégâts avaient été estimés entre 10 et 15 millions d’euros quand même."

Une autre habitante de Montargis confie à l'inverse ressentir de l'insécurité dans sa ville. Un an après les émeutes, elle évite toujours de sortir le soir. "Je vois très peu de changement depuis les émeutes", déclare-t-elle. "Mais ce n’est pas propre à Montargis ! C’est partout en France… Il y a des endroits où je ne vais pas avec les enfants, pas après une certaine heure." Elle s'inquiète encore : "Je pense que ça pourrait recommencer…". 

Le maire confiant

Malgré tout, pour Benoit Digeon le maire Les Républicains de la ville, il faut avoir confiance en la police et la justice, qui ira au bout de son travail. "Il y a de nombreux voyous qui ont cassé et qui ont été mis en prison. D’autres qui sont interdits de séjour à Montargis. Certains ont été éloignés, d’autres sont surveillés. Puis, en ce qui nous concerne, on est très vigilant !", assure l'édile.

"Je pense que personne n’ira se risquer à nouveau puisqu’il y a une deuxième série de personnes qui vont être jugées à l’automne. L’affaire judiciaire n’est pas finie. La justice est lente, on manque de personnel et il faut établir les faits, les preuves mais la justice n’oublie pas !", conclut Benoit Digeon, assurant que 200 jeunes sont encore "traqués".