Un total de 3.684 personnes ont trouvé la mort sur les routes de France en 2017, soit une baisse de 1,4% par rapport à 2016, mettant un terme à trois années de hausse, selon un bilan officiel définitif communiqué mardi par la Sécurité routière.
"Des estimations consolidées". Ce bilan, qui intègre pour la première fois l'Outremer, est inférieur au chiffre provisoire communiqué en janvier (3.693 morts) qui reposait sur "des estimations qui ont depuis été consolidées, dans le sens de la vie et c'est heureux", a expliqué le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe lors d'une conférence de presse. Cette baisse met un terme à trois années de hausse enregistrées depuis 2014, après le plus bas atteint en 2013 (3.427 tués). Exception faite du nombre de morts, les autres indicateurs ont été à la hausse en 2017 : le nombre d'accidents corporels (+2,2%), de personnes blessées (+1,3%) ainsi que le nombre d'hospitalisations (+2,0%).
Polémique relancée autour de la limitation à 80 km/h. Mais la répartition du nombre de décès sur les routes, entre ville et campagne, va aussi continuer à alimenter la polémique autour de la baisse de 90 km/h à 80 km/h la vitesse maximale sur 400.000 km de routes secondaires à double sens sans séparateur central (muret, glissière), annoncée en janvier. Pour le Premier ministre Edouard Philippe, cette mesure, qui sera effective le 1er juillet, peut sauver 300 à 400 vies par an et amorcer ainsi une baisse durable de la mortalité routière.
"La ruralité", l'endroit où on meurt le plus. Associations d'automobilistes et de motards, ainsi que des parlementaires de tous bords, le contestent. Certains membres du gouvernement, dont le ministre de l'Intérieur lui-même, ont également fait part de leur réserve. "C'est sur les routes situées en dehors des agglomérations que survient la majeure partie des accidents (63%), un pourcentage parmi des plus élevés d'Europe", souligne la Sécurité routière dans un communiqué, ajoutant que "sur ce réseau, une petite partie des routes bidirectionnelles, celles où l'on roule le plus, concentre plus de la moitié de la mortalité routière (55%)". "Les causes principales de ces accidents mortels sont une vitesse excessive ou inappropriée et l'abus d'alcool. La ruralité reste l'endroit où l'on meurt le plus sur les routes", ajoute-t-elle, semblant répondre aux parlementaires qui jugent la mesure préjudiciable aux campagnes et susceptible d'accentuer un "sentiment de fracture territoriale".