Le procès des attentats de janvier 2015 est suspendu jusqu'à mardi inclus, le principal accusé, Ali Riza Polat ayant été testé positif au coronavirus, a-t-on appris samedi auprès d'un avocat. "Les symptômes de ce dernier étant apparus à compter de mercredi dernier, l'audience sera suspendue, en l'état jusqu'au mardi 3 novembre inclus, au regard des prescriptions sanitaires nécessitant une période d'isolement de sept jours", selon un mail du président de la cour d'assises spéciale Régis de Jorna envoyé à tous les avocats de la défense et des parties civiles.
Les neuf autres accusés détenus doivent être testés et "la reprise du procès sera en fonction des résultats de ces tests et de l'évolution de l'état de santé des personnes concernées", a précisé Régis de Jorna.
Le calendrier du procès devrait être bouleversé
Mercredi après-midi, les débats avaient déjà été suspendus après un malaise d'Ali Riza Polat. Pris de vomissements, il avait été renvoyé en maison d'arrêt pour voir un médecin mais le procès avait pu reprendre dès le jeudi matin. Le président avait appelé "tout un chacun à respecter les règles de distanciation sociale". "Les plaidoiries se feront avec masque" et "le masque doit être porté correctement", avait-il insisté.
Cette suspension d'audience pendant au moins deux jours devrait perturber le calendrier initialement fixé avec, en début de semaine, la fin des plaidoiries des parties civiles, qui ont débuté jeudi après-midi, et le réquisitoire des avocats généraux, prévu mercredi après-midi et jeudi. Les avocats de la défense devaient quant à eux plaider les 6, 9, 10 et 11 novembre. Le verdict était attendu le vendredi 13 novembre en fin de matinée.
Le principal accusé est présenté comme le bras droit d'Amédy Coulibaly
Quatorze personnes, dont trois par défaut, sont jugées depuis le 2 septembre par la cour d'assises spéciale pour leur soutien au trio jihadiste qui a semé la terreur du 7 au 9 janvier 2015. Présenté comme le "bras droit" d'Amédy Coulibaly, originaire comme lui de la cité de la Grande Borne à Grigny, dans l'Essonne, Ali Riza Polat est soupçonné d'avoir aidé le tueur de l'Hyper Cacher et les frères Saïd et Chérif Kouachi à préparer les attentats.
Ce Franco-turc de 35 ans est le seul des accusés présents jugé pour "complicité" de crimes terroristes, passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Les attentats contre Charlie Hebdo, des policiers et l'Hyper Cacher avaient fait 17 morts et soulevé une onde de choc internationale.