Une fois n'est pas coutume, le changement de calcul des pensions de retraite des agriculteurs non-salariés a été adopté à l'unanimité jeudi à l'Assemblée nationale, malgré l'opposition de la majorité. À partir de 2026, leurs 25 meilleures années seront prises en compte plutôt que la totalité de leur carrière. Une mesure plus favorable pour la profession et qui soulage grandement les agriculteurs. Régis Jacobé, producteur de betteraves et de céréales dans la Marne, devait avoir un peu plus de 1.000 euros de retraite. Mais cette loi pourrait changer la donne. "Ça correspondrait pour moi à une augmentation de 17 % de ma retraite théorique. Ça va faire un petit 200 euros de plus", se réjouit l'agriculteur.
Une reconnaissance de la profession
Selon Luc Smessaert, éleveur bovin et vice-président de la FNSEA, cette mesure met fin à une grande injustice. "Il fallait absolument corriger ce calcul de nos retraites. On va gommer les quelques années où il y a eu une sécheresse, le gel… Parce que quand on a nos mauvaises années, on a des revenus qui sont proches de zéro, donc on cotise très peu", explique-t-il.
Au-delà de la loi, ce vote à l'unanimité à l'Assemblée est un véritable symbole de reconnaissance pour les agriculteurs. "Souvent, on a le sentiment de mal-être ou d'être mal-aimé", confie Régis Jacobé. "L'Assemblée nationale nous dit dans son ensemble 'on vous aime bien les agriculteurs, et on vous écoute'." Il espère que cette mesure participe à rendre le métier plus attractif pour les jeunes.