Après la volonté de faire baisser le nombre de voitures, ce sont désormais les deux-roues qui sont visés par la mairie de Paris. Depuis le 1er septembre, le stationnement de ces véhicules est payant. Pour David Belliard, adjoint aux transports, il s'agit de mieux organiser l'espace public et de limiter la circulation des véhicules polluants dans la capitale. Les conducteurs, eux, sont en colère. La Fédération française des motards en colère de Paris et de la petite couronne s'est réunie devant l'Hôtel de Ville samedi aux alentours de midi. Sous les fenêtres d'Anne Hidalgo, les moteurs grondent et les haut-parleurs envoient hard-rock.
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Une mesure antisociale pour les motards
Présent dans la foule, Antoine, secrétaire adjoint de la Fédération des motards en colère de Paris. Il dénonce une mesure antisociale pour ceux qui vivent loin de la capitale. "C'est super injuste, parce qu'en fonction de votre situation, vous allez payer entre 2.000 et 3.500 euros de stationnement à l'année. C'est un mois de salaire complet pour un banlieusard", explique le secrétaire adjoint. "C'est des personnes qui n'ont déjà pas les moyens de vivre à Paris. Maintenant, on leur dit 'vous êtes plus les bienvenus'."
Et si les deux-roues électriques ont toujours droit de se garer gratuitement, pas question pour eux de changer de véhicule. Selon Sam, cuir et casque en main, ce n'est pas une alternative viable. "Comment voulez-vous demander à quelqu'un qui gagne le Smic, qui est toujours sur Paris en horaires décalés comme un boulanger par exemple, d'acheter un véhicule qui va lui coûter un an de salaire ?" Le motard s'appuie également sur son exemple personnel pour expliquer que pour lui, rouler en deux-roues électrique, ce n'est pas tenable. "Je fais entre 150 et 200 kilomètres par jour sur Paris et la première couronne. Le véhicule électrique qui a le plus d'autonomie aujourd'hui, il est annoncé à 80 kilomètres."
"C'est discriminatoire"
Les organisateurs ont également déposé un recours au tribunal administratif pour faire annuler l'arrêté. Une décision indispensable pour Gilles, motard depuis vingt ans. "On estime notamment que le tarif pour les deux-roues motorisés, qui est de 50% de celui des voitures, est disproportionné et va permettre à la mairie de Paris de faire d'énormes bénéfices puisque les motos n'occupent qu'un tiers ou un quart d'un emplacement voiture. Donc c'est discriminatoire", dénonce Gilles. "On estime que justement, vu la part des deux-roues motorisés en ville, cette discrimination sur le tarif mérite une prise de décision de la part de la justice.
Ce samedi, on attend plusieurs centaines de motard en colère sur le parvis de l'Hôtel de Ville. Une pétition a déjà réuni 45.000 signatures pour dénoncer cette nouvelle mesure.