Une cinquantaine d'intermittents du spectacle et d'étudiants occupent depuis dimanche soir le théâtre de l'Odéon à Paris "pour peser sur les négociations d'assurance chômage". "Nous dénonçons la façon dont se déroulent actuellement les négociations d'assurance chômage. Nous réclamons une refonte de l'assurance chômage, le retrait du projet de loi travail et le retrait du Medef des instances paritaires et de l'assurance chômage", a déclaré la Coordination des intermittents et précaires (CIP).
Les intermittents du spectacle se préparent à une semaine décisive pour leur régime spécifique d'assurance chômage, avec l'ultime séance lundi de négociation interne à la profession, en vue d'un accord qui doit être transmis à l'Unedic avant jeudi. Le cadrage financier, proposé le 24 mars par la partie patronale et signé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC (syndicats minoritaires dans le spectacle) impose un effort global de 185 millions d'euros d'économies en année pleine d'ici à 2018 aux intermittents, mais suggère que l'Etat en compense une partie, à hauteur de 80 millions.
"Il en arrive de plus en plus." Ces conditions sont jugées "inacceptables" par la CGT et la Coordination des Intermitttents et précaires, qui ont réussi à mobiliser largement leur base lors d'assemblées générales très suivies à Paris et en province. "Nous sommes une cinquantaine dans l'enceinte du théâtre de l'Odéon et environ 150 autres personnes sont bloquées dehors, il en arrive de plus en plus", précise le CIP.
Les intermittents precaires et etudiants occupent le Théâtre de l'Odeon à Paris.Renfort et Soutien c'est maintenant! pic.twitter.com/C3AI5NhuBE
— CIP idf (@CIPIDF) 24 avril 2016
Objectif : occuper jusqu'à mardi. Le théâtre a été investi par des militants de la Coordination des intermittents et précaires, des étudiants et des membres du mouvement Nuit Debout. "Nous avons lancé des appels à nous rejoindre que Nuit Debout a relayé. L'information passe", affirment les intermittents.
Trois banderoles ont été suspendues à la façade du théâtre, dont "Pas de droit au travail sans droit au chômage". "Nous relions deux luttes: celle pour le retrait total de la loi travail et celle contre les économies demandées sur le dos des chômeurs", souligne la Coordination. Les militants ont demandé à l'administrateur de pouvoir occuper le théâtre de l'Odéon jusqu'à mardi et d'y tenir une assemblée générale lundi soir.