Le tribunal administratif de Nice a validé lundi l'interdiction des tenues de bain musulmanes surnommées "burkinis", imposée par arrêté au début du mois sur les plages de la commune de Villeneuve-Loubet à l'instar de nombreuses autres communes de la Côte d'Azur.
Les recours déboutés. Dans une ordonnance en référé, les juges ont rejeté les recours contre l'arrêté intentés par la Ligue des droits de l'homme et le Collectif contre l'islamophobie en France et estimé que l'interdiction était "nécessaire, adaptée et proportionnée" pour éviter des troubles à l'ordre public après la succession d'attentats islamistes subis en France, dont celui de Nice le 14 juillet. Le tribunal administratif a estimé lundi que ce vêtement de bain féminin couvrant le corps et la tête était "de nature à porter à atteinte aux convictions ou l'absence de convictions religieuses des autres usagers de la plage et "être ressenti comme une défiance ou une provocation exacerbant les tensions ressenties par la population (...)".
La première manche d'un long combat. Maître Patrice Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l'homme, a annoncé lundi, après cette décision, que la Ligue allait déposer un recours devant le Conseil d'Etat. "Nous allons faire un recours devant le Conseil d'Etat qui doit se prononcer d'ici une quinzaine et fixer définitivement la jurisprudence", a déclaré Me Spinosi. "Le tribunal administratif a rejeté notre requête. C'est une décision d'étape et ce n'est pas véritablement une surprise", a-t-il dit, se référant à une décision similaire du même tribunal qui avait rejeté le 13 août un recours du CCIF contre l'arrêté de la ville de Cannes.