Le tueur en série Michel Fourniret, âgé de 79 ans, "est mort lundi à 15 heures à l'Unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) de la Pitié-Salpétrière à Paris", a annoncé le procureur de Paris Rémy Heitz.
Condamné à perpétuité pour huit meurtres
Michel Fourniret était hospitalisé depuis le 28 avril dans cette unité dépendante du centre pénitentiaire de Fresnes, où il purgeait ses peines de prison pour les meurtres de huit personnes. "Une enquête a été ouverte pour 'recherches des causes de la mort', confiée au 3e district de police judiciaire", a précisé le procureur.
Physiquement diminué depuis des années, Michel Fournirait, qui souffrait d’une maladie dégénérative lui faisant notamment perdre la mémoire, avait des difficultés à répondre aux questions des juges, et à faire avancer notamment l’enquête sur la disparition d’Estelle Mouzin, qu’il a reconnu avoir tuée mais dont le corps n’a toujours pas été retrouvé.
"Déception des familles" de potentielles victimes
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, Michel Fourniret était mis en examen pour quatre autres crimes, pour lesquels il ne sera jamais jugé. Me Didier Seban, avocat de plusieurs proches de disparues, dont le père d'Estelle Mouzin, estime que sa mort "laisse beaucoup d'autres familles dans le silence, parce qu'il y a eu d'autres meurtres, d'autres crimes sur lesquels il n'aura pas à s'expliquer. Donc, il y a un sentiment de colère."
Pour l'avocat, il est nécessaire de "tirer les conséquences" de cet échec. "Il faut que ça change, que la justice française ne fonctionne plus comme au 19ème siècle et se dote maintenant de moyens, d'un pôle national sur les crimes non élucidé et d'un pôle national sur les tueurs en série, pour qu'on arrête de fonctionner chacun dans son coin en ne résolvant que très peu d'affaires."