Le militant écologiste et défenseur des arbres Thomas Brail, en grève de la faim depuis le début septembre contre le projet d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres, a annoncé lundi qu'il entamait une grève de la soif. Lors d'une conférence de presse à Paris tenue sur un trottoir, près du ministère de la Transition écologique, Thomas Brail, visiblement affaibli, a affirmé que lui-même et deux autres militants étaient "en grève de la soif à partir de maintenant" pour obtenir la "suspension" des travaux de l'A69.
>> LIRE AUSSI - Mobilisation contre le projet d'autoroute Castres-Toulouse : l'important dispositif de sécurité déployé
"Bientôt 40 jours de grève de la faim"
"Une grève de la soif, c'est trois jours si on va bien. Moi, j'en suis à 40, bientôt 40 jours de grève de la faim. Donc, je pense que c'est quelques heures pour moi. On n'est pas en train de rigoler, en fait, mais pas du tout", a-t-il ajouté. "Je n'accepte aucuns soins médicaux si je tombe au sol", a-t-il encore dit.
Après l'annonce de Thomas Brail, le cabinet du ministre des Transports Clément Beaune a expliqué à l'AFP que "le dialogue a été constant, y compris au niveau du ministre lui-même qui a échangé à plusieurs reprises avec les associations et Thomas Brail". Mais "dans une démocratie et un État de droit, nous devons respecter des règles communes : celles des décisions politiques et juridiques qui ont approuvé et validé ce projet", a précisé le cabinet du ministre.
"Tous les responsables politiques doivent y prendre part"
"La priorité est de protéger la vie : tous les responsables politiques doivent y prendre part, sans pousser à l'excès et au drame", a-t-il encore ajouté, assurant que "le dialogue reste ouvert". Clément Beaune a affirmé fin septembre que le gouvernement prendrait "dans les prochaines semaines" la décision d'arrêter "plusieurs" projets autoroutiers et routiers, mais que l'A69 serait bien construite.
Cependant, la présidente PS de la Région Occitanie, Carole Delga, favorable à l'A69, et Clément Beaune "ont proposé de continuer les travaux, avec les élus et les associations, sur les impacts environnementaux et les mobilités décarbonées dans le Tarn", a souligné le cabinet du ministre.
Au printemps, plusieurs milliers d'opposants à la construction de cette portion d'autoroute de 53 km avaient manifesté pour dénoncer ce projet jugé contradictoire avec l'urgence climatique. Plusieurs recours ont été lancés contre l'A69 mais aucun n'a pour l'heure abouti.