Après le "nutriscore" pour les aliments et l"'indice de réparabilité" pour les appareils électroniques et électroménagers, il sera bientôt possible de mesurer l'impact environnemental des vêtements que l'on achète, promet le gouvernement. Un affichage environnemental textile doit voir le jour cet automne avant d'être peut-être rendu obligatoire en 2025.
L'écoscore des vêtements prendra la forme d'une note "pouvant aller de zéro à l'infini" qui prendra en compte "l'ensemble des coûts environnementaux du cycle de vie d'un vêtement" (émissions de gaz à effet de serre, pollution, consommation en eau...), pondérés par la "durabilité" du produit, liée à sa matière, la possibilité de le réparer ou l'entretenir facilement ou encore l'incitation à ne pas le renouveler trop souvent, a annoncé le ministère de la Transition écologique mercredi lors d'un point téléphonique.
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Permettre une comparaison entre les vêtements
"Plus la note est faible, moins le vêtement a d'impact environnemental et donc plus, il est vertueux", a indiqué le ministère qui souhaite ainsi permettre aux consommateurs "de comparer les vêtements entre eux de manière simple" et ainsi les "rendre plus responsables de leurs achats" sans les culpabiliser, le prix n'étant plus "le seul critère de choix" disponible. Un premier outil, un simulateur de calcul destiné aux marques baptisé "Ecobalyse" est déployé à partir de ce mercredi auprès des professionnels pour consultations, selon le ministère.
Une fois éventuellement amendé, l'affichage environnemental textile devrait être présenté en mai dans le cadre d'un décret, avant une mise en service "à l'automne 2024" de façon volontaire. Interrogé sur la possibilité de le rendre à terme obligatoire, le ministère a répondu que "oui, il pourrait devenir obligatoire dès 2025".
Un projet qui a pris du retard
Cet écoscore textile, dans lequel "la France est pionnière", doit venir compléter le PEF (Product Environmental Footprint) sur lequel travaille également l'Union européenne. Il servira aussi de base pour calculer le "bonus-malus" des marques dans le cadre de la future proposition de loi (PPL) visant à freiner la "fast fashion" et adoptée en mars par les députés, a précisé le ministère.
Prévu par la loi Climat et Résilience (2021) et mis en place à la suite de la Convention citoyenne pour le climat, l'écoscore des vêtements devait à l'origine être obligatoire dès cette année. Mais le projet avait pris du retard, notamment face aux réticences de certains professionnels du secteur textile. Beaucoup s'interrogeaient sur la cohérence du dispositif et la méthode de calcul. Entre un T-shirt en polyester (dérivé du pétrole) produit en Chine ou un pull en laine fabriqué en France en consommant beaucoup d'eau, lequel ressortira le plus vertueux ?
L'idée, c'est "de limiter la contrainte pour les marques", dont une bonne cinquantaine -- "de Décathlon, à Sandro en passant par Kiabi ou même certaines marques de luxe" - ont déjà participé à une première concertation en 2022: ce sont elles qui rentreront les données dans le calculateur de l'ecoscore à partir "d'éléments qu'elles possèdent déjà, comme la matière du vêtement, son poids, son pays de fabrication ou la vitesse de rotation des collections", explique le ministère. Des contrôles seront par la suite mis en place par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), comme cela a été fait pour l'indice de réparabilité des appareils, a-t-il ajouté.