La méthode de lecture dite globale n'est plus appliquée dans les écoles primaires depuis des décennies, rappellent les syndicats d'enseignants au ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, qui a dit vouloir promouvoir un apprentissage "de type syllabique", et non global.
"Méconnaissance de ce qui se passe." La méthode globale "est totalement abandonnée" et les propos tenus par le ministre dans un entretien à L'Obs cette semaine "nous inquiètent" car "ils reflètent une totale méconnaissance de ce qui se passe à l'école", a déclaré vendredi à l'AFP Francette Popineau, co-secrétaire générale du premier syndicat des enseignants du primaire, le Snuipp-FSU.
"Est-ce de la méconnaissance ou la volonté de manipuler l'opinion (...) en faisant croire que les enseignants appliquent la méthode globale, que l'école fait n'importe quoi et qu'on va remettre de l'ordre dans tout ça ?", s'est-elle interrogée.
Des propos "étonnants". Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa, autre syndicat enseignant, qualifie les propos de Jean-Michel Blanquer d'"étonnants". Le ministre "se présente comme celui qui va mettre un terme à une école... qui n'existe plus", s'est étonné Stéphane Crochet. "Cela fait très longtemps que la lecture est enseignée par une méthode combinatoire", qui fait appel au déchiffrage des syllabes via les sons et à la compréhension du texte.
La méthode lecture dite globale a été suivie par une partie des instituteurs dans les années 70 mais a été très vite abandonnée en raison de l'échec qu'elle engendrait. Elle consistait à enseigner la lecture par la mémorisation de mots dans leur globalité.