Les anciens habitants du bidonville de La Courneuve désemparés

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Les forces de l'ordre ont évacué le bidonville de la Courneuve © AFP/MIGUEL MEDINA
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Raphaël Maillochon avec P.H. , modifié à
Le plus vieux bidonville rom de France a été rasé jeudi à la Courneuve en région parisienne. Une partie de ses habitants a passé la nuit à la rue. 

Il ne reste rien ou presque du Samaritain, l’un des plus anciens bidonvilles roms de France. Les forces de l’ordre ont évacué le campement jeudi à la Courneuve, en Seine-Saint-Denis, malgré les critiques. L’évêché s’inquiétait du sort des près de 80 familles, dont certaines vivaient là depuis sept ans. Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a également déploré vendredi "qu'aucune solution pérennes d'hébergement et de prise en charge sanitaire et sociale n'ait été proposée aux familles". 

Relogée à 75 km de là. Après la destruction de "leur bidonville", comme ils l’appellent, certains d’entre eux ont passé la nuit dehors, dans les rues de la ville sous des tentes ou des bâches tendues à la hâte pour se protéger de la pluie. Olga, 17 ans, s’est bien vue proposer une solution d’hébergement par la préfecture, mais l’hôtel se trouve à 75 km de là, de l’autre côté de la région. Problème, Olga est au lycée à la Courneuve et il est hors de question pour elle d’arrêter l’école. Pour la première fois de sa vie, elle a préféré dormir dans la rue.

"Ils m’ont dit d’aller pour une semaine à Poissy [dans les Yvelines]", raconte la jeune fille au micro d’Europe 1. "Mais dans une semaine, je commence l’école. Poissy, c’est loin d’ici et mon lycée est ici à La Courneuve. Je n’ai pas d’argent pour" faire le trajet. Alors en attendant, Olga et sa famille "reste ici dans la pluie. Je n’ai pas de solutions, je fais quoi ?", demande-t-elle.

Retrouver son sac de cours. Toutes les heures, la lycéenne appelle le 115, qui est complètement débordé, lui répond-on. Les 300 personnes évacuées de ce camp n’ont aucune solution de repli. Jacques Toubon s'est dit "surprise par le caractère improvisé des conditions dans lesquelles l'évacuation semble s'être déroulée".

Alors en attendant, Olga est retourné dans les ruines du bidonville, dont la police ne bloque plus l’accès. Elle tente de retrouver quelques affaires. Dans la précipitation, elle n’a rien eu le temps d’emporter, ni ses papiers, ni des souvenirs, ni même son sac de cours.