Les applications de rencontres en crise ? À Lyon, un pique-nique géant est organisé pour les célibataires

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Noémie Loiselle (correspondante à Lyon) // Crédit photo : Pixabay
Manque d'authenticité, trop virtuel… Les applications de rencontres comme Tinder n'ont plus le vent en poupe. Pour contrer ce nouveau phénomène, une association lyonnaise organise des pique-niques au parc de la Tête-d'Or pour aider les célibataires à trouver l'amour.
REPORTAGE

En trois ans, le géant des sites de rencontres Tinder a perdu près de 20 millions d'utilisateurs, selon Sensor Tower, cabinet d'études, comme l'écrit Capital dans ses pages. Un sondage, réalisé en 2023 par l'Institut Cluster 17 pour Le Point, révélait que 44 % des utilisateurs français se disaient "insatisfaits" des applications de rencontres amoureuses.

Déception, lassitude, ou encore arnaques : les utilisateurs se détournent de plus en plus de ses applications jugées trop "superficielles". Europe 1 a pu le constater à Lyon où chaque été, des centaines de célibataires se réunissent au parc de la Tête-d'Or, grâce à l’association Amitié Loisirs Entre Nous, autour d'un pique-nique pour "trouver l'amour".

"Ils trichent sur leur profil"

Chemise beige et bob bleu sur la tête, Anthony, 48 ans et commercial, a essayé une dizaine d’applications de rencontres. Mais ces rendez-vous sont restés sans suite. "Il y a très peu de résultats. On gaspille beaucoup de temps, c'est tellement froid et l'ayant pratiqué pendant pas mal d'années, au bout d'un moment, on en a marre. Je préfère voir directement les gens, les rencontrer, en vrai !", raconte le quarantenaire.

Sophie, 52 ans, est aussi déçue. Elle reproche les nombreuses arnaques et de mensonges. "Ils trichent sur leur profil, il y a des hommes mariés, ou encore les photos ne correspondent pas à la personne lorsque vous la rencontrez", explique-t-elle, lassé.

Comme Sophie et Anthony, au parc de la Tête-d'Or à Lyon, Nadia, 57 ans et aide-soignante, recherche une rencontre plus authentique. "Je préfère le naturel, voir les gens directement, le regard, le feeling qui passe", rêve la professionnelle de santé.

"Je suis timide, si on ne vient pas me voir, je n'y vais pas"

"J'ai repéré un mec là-bas. Soyez discrète les meufs", chuchote Jen, 31 ans. "Moi, j'aime bien le brun aux yeux marron", répond Anne-Sophie, 38 ans. Mais une fois sur place : difficile de faire le premier pas. J'essaye de trouver le courage d'aller aborder quelques personnes" avoue Jen. "Je suis timide, si on ne vient pas me voir, je n'y vais pas", renchérit Anne-Sophie.

Jen repartira finalement avec un numéro de téléphone. Moins chanceuse, Anne-Sophie n’aura pour autant rien perdu puisqu’elle se sera liée d’amitié avec Jen.