Les archéologues, alliés de poids pour résoudre certaines affaires criminelles : "On fouille rapidement et avec méthodologie"
Grâce à leur méthode de fouille, les archéologues se révèlent utiles dans certaines enquêtes judiciaires, notamment pour retrouver des corps enterrés ou des caches d'armes souterraines.
On connaît leur utilité et leur expertise dans le domaine historique, moins dans le judiciaire. Parce que les archéologues ont la capacité de faire parler la terre, même des siècles après les faits , ils se révèlent être aussi des alliés de poids dans certaines affaires criminelles. Les juges d’instruction en charge d’enquête sur des crimes parfois très anciens font de plus en plus appel à ces spécialistes, au point que la profession s’est imposée comme incontournable, notamment dans la recherche d'un corps ou d'une cache d'armes.
"En plus des méthodes couramment utilisées que sont les chiens, pour chercher des restes humains, et les géoradars (appareil géophysique qui permet de cartographier la composition d’un sol, ndlr), on apporte un savoir-faire, comme le décapage à la pelle mécanique, explique auprès d’Europe 1 Patrice Georges, archéologue à l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) où se tient un colloque sur le sujet du 22 au 23 novembre .
#archeojustice S. Khéris @justice_gouv "plus le temps passe après un crime, plus les enquêteurs doivent solliciter les archéologues. Malgré l'état des corps, le traitement subi, l'archéologue est le mieux armé pour identifier, discriminer un corps, et restituer son contexte" pic.twitter.com/aKyMcTR0Ep
— Theresia Duvernay (@DuvernayT) 22 novembre 2019
Une méthodologie utilisées par les militaires
Comme des ouvriers de chantiers en tenues fluorescentes, les archéologues commencent par dégager le sol sur au moins vingt centimètres de profondeur, pour ensuite vérifier, à l’œil nu, si la substance de la terre a été modifiée, par exemple lors de l’enfouissement d’un corps. "On fouille rapidement et avec méthodologie. On utilise un certain nombre d’outils, comme la truelle et les petits instruments de dentiste", précise encore Patrice Georges.
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Et la méthode a fait ses preuves, même pour trouver des armes enfouies dans le sol. Ainsi, certains archéologues ont formé des militaires présents sur les théâtres d'opérations extérieures, leur technique étant aussi particulièrement précieuse pour détecter des charniers en zone de guerre.