Aura-t-on du muguet sur les étales le 1er mai ? Après un hiver particulièrement pluvieux et doux, les petites clochettes ne pointeront peut-être pas le bout de leur nez. Dans la région Pays de la Loire, qui produit 80% de la production nationale, Philippe Nauleau jette régulièrement un coup d'œil à ses rangées de muguets. Sur son exploitation, située au sud de Nantes, pousse environ 600.000 brins chaque année. Mais en 2024, le compte n'y sera pas.
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"On n'a pas ramassé parce que les brins ne sont pas venus", explique-t-il au micro d'Europe 1. On a trois parcelles comme ça. Est-ce que c'est à cause du fait que les niveaux d'eau ont été hauts cette année ? Tout l'hiver a fait que les racines ont été un peu stressées et donc, la levée, ça a été moyen. Et en plus, les derniers jours, on a eu du vent d'est avec des températures basses. Donc le muguet n'avance pas vite du tout et on a manqué de brins".
"C'est un gros pari, il ne faut pas se rater"
Des clochettes avortées pour le 1ᵉʳ mai, c'est une mauvaise opération pour les producteurs qui misent tout sur cette date unique. "C'est beaucoup de risques pour une journée. Il y a tellement de paramètres qui font que tout est possible. Mais le muguet représente aux alentours de 10% du chiffre d'affaires de l'entreprise, ce n'est pas négligeable du tout. C'est un gros pari, il ne faut pas se rater", poursuit-il.
Voilà pourquoi les exploitants qui ne font que du muguet sont particulièrement rares, la plupart ayant diversifié les cultures, comme Philippe Nauleau qui, dès la semaine prochaine, passera en mode maraîchage.