Dominique Parvillé est sans piscine fixe. Le professeur d'EPS donnait des cours à l'Aquapolis à ses classes de sixième à Limoges, mais l'établissement est fermé depuis lundi. Le problème, c'est que l'entrée au collège est la dernière étape pour obtenir l'attestation "Savoir nager" qui est obligatoire pour pratiquer une activité nautique.
"À l'arrivée en sixième, on a environ dans notre collège 30% des élèves qui ne savent pas nager, donc on est censés dans les textes leur valider le "Savoir nager". Les textes de 5e, 4e, 3e, même du lycée ne parlent pas du "Savoir nager" comme une obligation. Donc, c'est extrêmement compliqué d'aller à la piscine, de pouvoir avoir des créneaux pour les élèves après la 6e. Pour ceux qui n'ont pas appris à nager, c'est souvent très compliqué par la suite."
Les cours d'EPS annulés cet hiver ?
En France, on dénombre 800.000 enfants qui n'ont déjà pas pu apprendre à nager à cause du Covid-19. Et la situation pourrait empirer : 10% des grandes villes, membres de l'association France Urbaine, envisagent de fermer leur piscine cet hiver.
Dominique Parvillé redoute même que ces élèves soient privés d'autres sports. "On a déjà quelques communes qui ont averti qu'ils ne pourraient peut-être pas chauffer les gymnases pendant l'hiver", déclare à Europe 1 le membre de la SNEP-FSU, le syndicat national de l'éducation physique. "S'il n'y a pas de chauffage, malheureusement, on sera obligé de ne pas faire EPS."
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Le sport, dont la natation qui est une priorité nationale, fait pourtant partie des enseignements obligatoires au collège, à raison de quatre heures hebdomadaires en 6e, et de trois heures pour les autres niveaux.