C'est un constat terrible. Les femmes sont près de trois fois plus victimes d'actes à caractère sexuel que les hommes, pointe une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publiée mercredi, à l'occasion de la journée internationale de lutte des femmes pour l'égalité des droits.
1,7 millions de femmes concernées. Alors que chaque année entre 2008 et 2016, une moyenne de 1,7 million de femmes de 18 à 75 ans se sont déclarées victimes d'au moins un acte à caractère sexuel (exhibition sexuelle, geste déplacé ou violence sexuelle) lors des deux années précédant l'enquête, 600.000 hommes en moyenne ont rapporté de tels faits, établit l'étude. Selon l'ONDRP, le taux de victimisation des femmes pour des actes à caractère sexuel sur deux ans est ainsi presque trois fois supérieur à celui des hommes (7,5% contre 2,9% en moyenne).
Les femmes connaissent leurs agresseurs. À l'inverse, les violences physiques ou menaces (vols avec violences, gifles, coups, etc.) concernent presque autant les deux genres : plus de deux millions de femmes ont déclaré en avoir été au moins une fois victimes contre un peu moins de deux millions d'hommes. Lorsque ces violences se déroulent à l'intérieur du ménage, l'ONDRP relève toutefois qu'elles touchent pour deux tiers les femmes. À ce titre, l'observatoire note qu'à la différence des hommes, "l'une des particularités des violences envers les femmes réside dans la proximité de la victime avec l'agresseur, une majorité d'entre elles connaissant au moins de vue l'auteur, même lors de violences physiques et sexuelles hors ménage".
Souvent les ex-conjoints. Prenant l'exemple des femmes victimes de violences sexuelles (viols, tentatives de viols et autres agressions sexuelles) hors et dans le ménage, l'ONDRP constate que 80% d'entre elles connaissent de vue ou personnellement l'auteur. Selon l'Observatoire, parmi les femmes connaissant personnellement l'auteur, 38 % signalent que ce dernier était leur ex-conjoint. Les liens entre les victimes et les auteurs de violences physiques en dehors du ménage diffèrent également selon le sexe, relève l'ONDRP. Les femmes témoignant en être victimes rapportent majoritairement connaître personnellement ou de vue leur auteur (58 % des victimes), soit davantage que les hommes (42 %).