Une courte majorité de Français (52%) juge que l'État s'investit assez dans la lutte contre l'homophobie, selon un sondage BVA pour Le Refuge, une association d'aide et d'hébergement pour jeunes homosexuels, diffusé lundi. 45% des sondés estiment a contrario que l'engagement des autorités est insuffisant (3% ne se sont pas prononcés), un constat davantage partagé par les sympathisants de gauche (62%), les moins de 35 ans (59%) et les femmes (52%).
"Très attendu" contre l'homophobie ordinaire. Selon 82% du panel, les propos homophobes ne sont pas assez sévèrement condamnés et lutter davantage contre leur banalisation est jugé important pour 90% d'entre eux. "L'État est très attendu pour combattre l'homophobie ordinaire, la plus difficile à contrecarrer car elle est installée dans les mentalités et comprend une grande part d'informel. C'est un terrain qu'il a encore peu investi", analyse Erwan Lestrohan, directeur d'études chez BVA, interrogé par l'AFP.
Quid des migrants homosexuels ? Par ailleurs, alors que le projet de loi asile-immigration suscite de vifs débats, 58% des personnes interrogées jugent que la France doit faciliter l'accueil des jeunes migrants persécutés dans leur pays en raison de leur homosexualité. "Compte tenu du contexte, avec des Français réservés sur l'accueil des migrants, c'est assez élevé", note Erwan Lestrohan. Un amendement, introduit par les députés En Marche lors de l'adoption du texte en première lecture à l'Assemblée, vise à mieux protéger les demandeurs d'asile homosexuels, en excluant de la liste des "pays d'origine sûrs" ceux qui persécutent les homosexuels.
Les entreprises durement jugées. Le jugement est encore plus dur pour les entreprises, insuffisamment investies contre l'homophobie selon 72% des personnes interrogées, un constat davantage partagé par les employés et ouvriers (79%), les femmes (79%) et les salariés du privé (76%).